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mercredi 22 avril 2020

Confinement: page 29

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Ils trouvent néanmoins la mesure radicale, surtout à cette époque. Ils n’imaginaient pas qu’en 2020, un tel événement puisse se produire. Le débat à table est animé, Aurore apprécie ces discussions avec ses parents, c’est réciproque, Yoann et Sabrina se disent qu’ils ont de la chance d’avoir une fille éveillée, intéressante et intéressée. Jeanne et Louise sont déjà au lit, en train de lire un livre. Yoann a dit qu’il viendrait éteindre leur lumière. Ça leur permet de poursuivre leurs discussions sans être interrompus de pourquoi réguliers. Ils espèrent que cette mesure suffira à contenir l’épidémie. Qu’elle ne se propagera pas trop rapidement au-delà des frontières, bien qu’elle l’ait déjà fait. Il y a beaucoup d’énormes métropoles en Chine, la population est en grande partie urbaine. Ils évoquent l’épidémie de SRAS, en 2002, qui a été la plus virulente des dernières décennies. Tuant dix pour cent des contaminés. Le Coronavirus touche, d’après les médias, surtout les personnes de plus de soixante ans, leur provoquant de graves problèmes respiratoires. Une pneumonie virale.
– Je ne comprends quand même pas ce confinement chinois, fait Aurore. On nous le rabâche chaque matin, je sais que c’est en grande partie parce que l’économie mondiale peut en pâtir, mais c’est tout de même curieux. Les médias disent que ce n’est pas plus grave qu’une grippe saisonnière, qu’il suffit de porter un masque, de se laver les mains. Pourtant, ils en font écho chaque matin désormais.
– Porter un masque et se laver les mains dans l’absolu, mais c’est impossible, fait Sabrina. Déjà avec les enfants, qui sont difficiles à contenir, qui toussent, éternuent, mettent les doigts à la bouche, laissent traîner leurs mains partout. Même pour les adultes, il faudrait toujours avoir des gants, ne jamais les porter au visage, changer de gants chaque fois qu’on touche un objet, ne sachant pas si l’objet a été touché par une personne contaminée.
Yoann rajoute que les médias aiment orienter les informations au sensationnel. Seul l’audimat importe, il faut qu’il y ait le plus de téléspectateurs possible, que les vidéos soient vues par le plus grand nombre. La société connectée est friande de spectaculaire. Parler des morts à cause du virus Ebola, ou des génocides dans les pays reculés d’Afrique, c’est trop commun, les gens s’en fichent. La majeure partie d'entre eux ne se sentent pas ou plus concernés.
– Nous avons tendance à être touchés émotionnellement par ce qui nous touche physiquement. C’est humain. Moi le premier, je serais bien plus affecté s’il vous arrivait un accident quelconque plutôt qu’au voisin.
Les échanges se poursuivent jusqu’à vingt-trois heures, moment où Yoann décrète le couvre feu. Il est tard, demain, tout le monde travaille, ils auront tout le loisir de poursuivre le sujet un autre jour.
Tous trois s’endorment sereinement, rarement un virus du type Corona n’a traversé les frontières, et lorsque c’était le cas, il s’est vite éteint. La médecine d’aujourd’hui fait de grandes prouesses, ils ne doutent pas qu’un vaccin sera vite mis sur pied, plus encore s’il est question d’économie.

*

Henriette s’était levée très tôt. Elle avait eu une nuit agitée, c’était régulièrement le cas lorsque sa petite fille venait la voir. Elles allaient passer cinq jours ensemble. Cinq jours merveilleux, même si fin février-début mars était moins attrayant qu’un mois de mai. Elle avait espéré voir tomber quelques flocons, pour la petite. Mais non, décidément, la neige ne voulait pas leur faire ce cadeau. Les sommets étaient enneigés, mais ici, rien. Chose incroyable, elle avait même trouvé une primevère dans le jardin. Jamais elle n’en avait vu éclose à cette époque de l’année. Dans quelques jours, les premiers bourgeons apparaîtraient. La nature était complètement détraquée. Pourtant, Ludo lui avait dit qu’ils auraient un hiver terriblement froid. Foi d’experts d’internet. En novembre, il avait lu plein de rapports divers, la corrélation avec les courants marins, l’alignement des planètes, tous ces trucs métaphysiques. Elle ne lui avait pas donné tort, les oignons du jardin étaient épais, ils avaient de nombreuses couches. Alors c’était un double signe. Un double plantage. Si ni les experts, ni la nature n’étaient capables de prédire les événements, à qui se fier ?! L’hiver n’avait finalement jamais été aussi chaud. Il ne restait plus que trois semaines avant de voir arriver le printemps, elle avait commencé à retourner la terre pour l’aérer, bientôt, elle planterait les haricots, les salades, les radis. Pas besoin d’attendre les Saints de Glaces, les semis pousseraient à leur rythme, enfouis dans la terre.



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