Nouveau tremblement de terre.
Après Sundby dans le courant d’été, au tour de Johaug de tomber pour dopage.
Johaug l’intouchable, qui a complètement survolé l’hiver dernier. Capable de
partir seule devant dès les premiers mètres et de faire cavalier seul pendant
plus de trente kilomètres. Johaug, l’une des pièces maîtresses de l’armada
norvégienne.
Ce qui me rassure, c’est de voir que, à nouveau, les plus
grands noms du sport peuvent tomber pour dopage, qu’il y a parfois une justice,
que l’élite mondiale n’est pas intouchable. Alors certes, avec un bon avocat et
le soutien de toute une nation, les sanctions sont parfois ridicules (deux mois
pris par Sundby en période estivale, deux mois pour Johaug), mais elles nous
rappellent que le sport est toujours sous la gangrène de la tricherie, qu’il
faut batailler, et que, tôt ou tard, justice peut-être rendue.
Mademoiselle Johaug est une petite
étourdie. Par la plus grande inadvertance, elle a utilisé une crème pour les
lèvres contenant du clostebol, un stéroïde anabolisant . Elle ne savait pas,
avoua-t-elle en pleurs. Mettant la faute sur son médecin. Le médecin a bon dos,
et il est vrai que, sur l’enveloppe du produit, la marque antidopage n’était
pas assez explicite. Mais heureusement, il y a eu un coupable, et vu que ce
coupable ne pouvait-être Johaug, le médecin était désigné d’office.
Si ce n’est pas moi, c’est
donc mon frère, clamait La Fontaine.
Les âmes sensibles auront vu une
Johaug en larmes, ne comprenant pas ce qui lui arrivait. Clamant corps et âme
qu’elle était une personne indiscutablement honnête. Une victime. Les larmes
ont toujours eu effet d’apaiser nos rancoeurs. Virenque avait été parfait en
1998, et tout le monde lui avait pardonné le (seul ?) écart de sa longue
carrière. Bien sûr, notre ami cyclise était rentré par la suite dans les
rangs, refusant de toucher quelconque produit illicite. Oui, bien entendu, nous
n’en doutons ab-so-lu-ment pas. Il en va de même pour Lance Armstrong,
affirmant avec une droiture insolente qu’il était homme de bien, bien au-delà
de tout soupçon. Nous savons tous que Lance était un grand fan de Walt Disney,
en particulier de Pinocchio.
Ce qui m’amuse particulièrement,
c’est cette étourderie des grands sportifs. Qui mangent trop de viande contaminée
(Contador), qui achètent en plein milieu de la nuit, dans une pharmacie de
garde, une crème contre les hémorroïdes (Bousquet), qui embrassent une
strip-teaseuse ayant sniffé de la cocaïne (Gasquet)… Tout y passe, les
médicaments pour la grand-mère, ceux pour sa femme enceinte, même ceux du
chien !
Pour notre malheureuse et
inattentive Johaug, c’était donc la faute du petit stick à lèvres.
Mais tout va bien, au lieu des
deux ans de suspension requis normalement pour un contrôle positif, Johaug a
juste eu droit à une douce réprimande. Pas trop sévère non plus, bah non, quand
même, faut pas exagérer…
Mais sachant que deux mois, c’était
tout de même trop pour Sainte Thérèse, son avocat a décidé de faire appel.
Enfin, passons.
Ce qui me dérange dans tout cela,
c’est tout d’abord la clémence des fédérations nationales. Comment éradiquer le
dopage, si les sanctions prises ne sont jamais celles qu’elles devraient être ?
Le constat est éloquent, avec un bon avocat, de l’argent et de la notoriété, les
jugements sont toujours revus à la baisse. Lorsqu’il n’y a pas tout simplement
non lieu.
Qu’en est-il des hautes instances ?
Les fédérations internationales ne devrait-elles pas imposer des sanctions aux
athlètes, si celles-ci ne sont pas respectée au niveau national ?
Ne faudrait-il pas être un peu
moins permissif, prendre des sanctions plus draconiennes, afin d’éradiquer le
fléau ? D’aucuns diront qu’il faut être magnanime, qu’il faut pardonner.
Pardonneront-ils aussi facilement à la personne qui leur volera leur
portefeuille, leur voiture ou qui brûlera leur maison ?
Bien entendu, ce n’est pas la même chose, non. Pourtant, le dopage n’est-il pas du vol ? Les dopés n’enfreignent-ils pas des règles ?
Bien entendu, ce n’est pas la même chose, non. Pourtant, le dopage n’est-il pas du vol ? Les dopés n’enfreignent-ils pas des règles ?
Le dopage existe dans le
sport de haut niveau, c'est indéniable, mais battons nous, pointons du doigt les tricheurs, ne
les acclamons plus, ne leur serrons plus la main, laissons les dans leur
petitesse.
Mais surtout, n'oublions pas qu'il y a aussi d’honnêtes gens, que le sport peut être beau, sain, rempli de valeurs.
Et c’est là l’essentiel.
Mais surtout, n'oublions pas qu'il y a aussi d’honnêtes gens, que le sport peut être beau, sain, rempli de valeurs.
Et c’est là l’essentiel.