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mercredi 28 septembre 2016

Victoire à la Grimpée du Pays Rochois.

Celle-là, très honnêtement, je n'aurais pas parié beaucoup dessus. Je signe ma troisième victoire sur la Grimpée du Pays Rochois, la première remontant en 2005. Onze ans après, les guibolles fonctionnent encore.
Mais plus que la victoire de cette année, parlons plutôt de la préparation de la veille qui fut, somme toute, assez originale.
En stage en ski tunnel à Oberhof, j'avais fait le choix de rentrer plus tôt afin de me rendre au traditionnel repas du Club de Megève dimanche midi et, pourquoi pas, courir par ailleurs la fameuse grimpée du Pays Rochois, une course populaire qui réunit chaque année 200 coureurs et plus de 1000 marcheurs.

J'ai donc pris un billet de train d'Oberhof pour Genève, départ minuit le samedi matin (ou vendredi soir) pour une arrivée en fin de matinée, 10 heures plus tard. L'idée du voyage de nuit était de profiter ensuite de la journée, avec, pourquoi pas, une séance de décrassage dans l'après-midi.
Pour éviter de déranger toute l'équipe, me voilà en gare d'Oberhof, à quatre kilomètres de notre logement, dès 22 heures. Une gare à l'ancienne, pleine de courants d'air et sans chauffage. La nuit était plutôt froide, le thermomètre affichant 8 degrés. Mais qu'importe, je savais que dans deux heures, je serais bien au chaud dans un train. 
A minuit, mon train arrive, je saute dedans, regarde ma montre, 45 minutes de trajets avant ma correspondance qui me mènera de Erfurt à Bern, dans un train couchette douillet pour au moins 6 heures de dodo. Le bonheur, quoi!

Mais là, tout à coup, à minuit vingt, c'est le drame. Un gros bruit sort les voyageurs de leur torpeur, l'impression que quelque chose est en train (jeu de mot, c'est rigolo) de passer sous le train, tout le monde se regarde, deux minutes plus tard, les wagons sont à l'arrêt dans la pampa.
"Was passiert?"
-Waldschwein.
Avec mon allemand à deux balles, je ne comprends pas trop. L'homme imite le cochon.
-Ah, d'accord...
Le sanglier, en passant sous la machine, a dû se frotter à un câble. Je regarde ma montre, l'heure qui défile, et les 40 minutes de marge lors du changement passent à 30, puis 20, puis 10... et le train redémarre, pour nous amener à Erfurt avec 3mn de retard par rapport au départ de la correspondance. Moi, bonne poire, je me dis que le train nous aura attendu, d'autant plus qu'il est 1h30 du matin et qu'on ne va pas nous laisser en plan là, au beau milieu de la nuit.
Eh bah si.
Une petite troupe se forme autour du conducteur, je comprends qu'on va passer la nuit dehors. Avant que tout le monde ne s'éloigne, je questionne un jeune allemand, qui m'explique que tout est prévu, on aura une nuit dans un hôtel à côté avant de reprendre une correspondance dès qu'il y en aura.
Bizarre, il ne m'avait pas semblé comprendre cela, mais vu que mon allemand est allemand et parle allemand, je lui fais confiance.
-Et quel hôtel ? je demande alors que nous marchons.
-"C hôtel"
-Et il est où ?
Il hausse les épaules. Là, quelque part.
Bon, bon, bon... Après une demi-heure à tourner en rond, on tombe sur le "B Hôtel". Complet. On demande alors au gérant s'il connaît le "C hôtel", l'homme nous envoie balader en répondant qu'il gère le "B hôtel" et qu'en gros, notre cas, il s'en contrefout.
Alors on continue notre recherche, on se renseigne, personne n'a entendu parler de l'hôtel, il y a bien le " Cé Hôtel ". C'est pas le C, mais ça y ressemble. On traverse la ville, on arrive au Cé Hôtel, qui bien entendu n'est pas le C, qui y ressemble, mais qui est complet et qui n'a jamais reçu quelconque appel de la gare.
Bref, à 3 heures du matin, on jette l'éponge, d'autant plus qu'il fait une bonne caillante dehors. Et avec mon short et mon polo manche longue, je suis limite de me croire au Pôle Nord.
Mon collègue prend tout ça avec philosophie et recul. C'est la vie ! Moi, la philosophie, j'ai plutôt envie de l'enfoncer avec le poing dans la tête de tous ces allemands qui nous font tourner en bourrique.

Retour à la case départ, on fait le tour de la gare, l'unique salle un peu chauffée est envahie par les clodos du coin, j'abandonne mon compagnon d'infortune et me mets sur un banc, en plein milieu de gare, en me disant que de toute façon, il ne me reste plus que trois heures à attendre. Je suis un dur au mal, j'ai un mental à toute épreuve, le froid, ça me connaît, j'arriverai bien à fermer l'oeil.
Oui, sans souci. Une demi-heure plus tard, je suis dans la salle au milieu de clodos, des ivrognes, et des gars qui sont en train de cuver leur soirée trop arrosée, allongés par terre à côté de flaques dont on ne sait si c'est de l'alcool ou de l'urine.
Un peu plus de deux heures d'attente qui auront été terriblement longues, entre les ronflements, les clodos qui me proposent de partager leur vinasse avec eux, un ivrogne qui me tape la causette en allemand puis qui se met à chanter alors que j'essaie désespérément de dormir un peu.
Finalement, l'horloge sonne les six heures, mon calvaire se termine.
Entre les changement de train jusqu'à Genève, le monde dans les wagons, ma place qui n'est pas réservée (je me fais refouler par un contrôleur peu aimable), j'arrive tout de même à dormir deux heure durant le trajet.
Arrivée définitive à la maison: 17 heures.

Alors voilà, pensez-bien, avant d'aller à la Grimpée du Pays Rochois, j'étais loin d'imaginer faire une bonne course. Mais si il y a une chose qu'on ne maîtrise pas (hormis les voyages), c'est bien la forme. Elle ne m'a pas fait défaut, c'est à ne rien y comprendre.

Et puis, histoire de retrouver le sourire, je suis allé me faire un bon gueuleton avec le Club de Megève. Tout est bien qui finit bien.




mercredi 14 septembre 2016

Victoire à la Diagonale du Mont Joly, l'ironie du dossard 2

Je sais, les histoires sur le chiffre 2, les secondes places, Chauvidor et compagnie, à force de les raconter, les rabâcher, vous commencez à vous lasser.
C'est peut-être d'ailleurs en radotant que mes proches... euh, que dis-je, que mon entourage... non, non plutôt que la France, voire même la Planète entière a eu vent de mes exploits de dauphin sur les classements sportifs. Raison pour laquelle, lorsque je suis venu courir la Diagonale du Mont Joly, je me suis vu affublé du dossard No... 2 !
J'y ai vu comme une évidence, comme un signe, je me suis même demandé si je devais prendre la peine de courir. Quoi que je fasse, quelle que soit ma forme, j'allais terminer sur la deuxième marche du podium.
Pourtant, lorsque j'ai pris le départ, je me suis vite retrouvé en tête. A mi-course, voyant mon avance confortable, j'ai été subitement en proie à de nombreux doutes. Quelque chose clochait.
J'ai senti alors un vent de panique se lever. Le ciel s'est assombri, d'épais nuages se sont agglutinés au sommet. J'ai pensé au pire. A l'approche du téléski, j'ai imagine le pylône se dévissant, ou alors le câble me tombant sur la tête.
Plus loin, un taureau en furie m'embrochant comme une saucisse, ou alors un cheval fou m'assommant avec ses sabots.
La tempête. La foudre. Un effondrement de terrain. Un tremblement de terre. Un raz de marée. Le Mont Joly qui s'écroule.
La fin du monde.
Et rien. Rien, parce que j'ai passé l'arrivée en tête. Avec mon dossard 2. Avec plus de 2 minutes d'avance. Pour la 2ème fois. Pour ma 2ème participation.

Dur à croire, mais j'imagine que j'ai brisé la malédiction ?!
 
 

jeudi 8 septembre 2016

Fin des... vacances ?!

Les vacances sont terminées. La semaine dernière, c'était la rentrée des classes. Familles en effervescence, cartables à préparer, cahiers, trousses, crayons, feutres, surtout, ne rien oublier.
Les profs et les instits se demandaient encore quelle galère les attendait, entre les nouvelles réformes à venir, les dernières avec lesquelles il fallait encore jongler, mais surtout, un peu (beaucoup) d'appréhension quant aux nouvelles classes, aux nouveaux visages, aux enfants terribles, en croisant les doigts pour que les enfants à venir ne soient pas pires que ceux de l'année précédente.
Voilà, quoi, la rentrée. Qui suit deux mois de vacances. Deux mois à se dorer au soleil, à arpenter le bitume, à rougir sous quelques pics de canicules. Oui, les vacances servent aussi à bronzer. A transpirer un peu, aussi. Sinon, comment apprécier les soirées douces de ce bel été, savourer l'inactivité au soleil couchant. Deux mois à souffrir du cagnard, à voir le goudron fondre sous ses roues, à s'entraîner matin, après-midi, voire même le midi parfois. A faire des heures, des bornes, à avoir mal aux guiboles, à rêver de son lit du soir dès le réveil du matin.
Mais oublions tout ça, c'est la rentrée. Et vu qu'on n'arrête pas de me dire:
"Alors, ça s'est bien passé, les vacances? Tu t'es bien reposé? Tu reprends un peu l'entraînement?"

J'ai peur de voir venir la reprise...