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mardi 9 avril 2024

Fin de saison de ski

C'était un dimanche. Pas vraiment une surprise, sachant que dans 90% des cas, les épreuves sportives sont le dimanche. Donc, c'était un dimanche. J'avais coché la date depuis plusieurs semaines, un 42 bornes aux Saisies, sur le papier, c'était intéressant. D'autant plus que sur cette fin de saison, la forme semblait être plutôt bonne. Il me manquait du ski, mais après deux semaines de raid pour valider mon DE (diplôme d'Etat de ski nordique), je m'étais dit que j'allais jouer sur la fraîcheur.
Sur ces Championnats de France, un top 10 aurait été à ma portée, mais j'ai perdu toute ambition de jouer devant dès les premiers mètres. Après un départ catastrophique, je me retrouve aux environs de la 100ème place au premier virage. L'organisation a malheureusement choisi de faire partir en une seule vague plusieurs centaines de skieurs de différentes distances (21km et 42km) sur une piste trop étroite. Ma forme n'étant malheureusement pas non plus celle des grands jours (Finalement, pour la fraîcheur, on repassera 😁), je n'ai jamais réussi à me replacer à l'avant du paquet. Il a fallu attendre la fin de la première boucle (et de voir terminer les coureurs du 21km) pour commencer enfin à pouvoir skier. 
Un deuxième tour correct avec une vingtaine de concurrents doublés, je termine pour finir 22ème d'une course qui m'aura laissé un goût plutôt amer.

S'il faut dresser un bilan de la saison? En un mot: court. La faute à la neige, qui n'a jamais voulu (vraiment) tomber. J'ai malgré tout réussi -enfin- à finir mon monitorat de ski. Après plus de vingt ans à avoir repoussé et encore repoussé la formation, n'étant pas sûr d'en avoir l'utilité, j'ai finalement décidé de terminer le cursus. Mais là, je me dis que si je ne peux pas l'utiliser, ce n'est plus faute d'envie, mais de neige. Pas sûr que se lancer dans un métier de la neige soit d'actualité 😬. Vous commencez à me connaître, j'aime être à contre courant!






 

mardi 26 mars 2024

Victoire à la Savoyarde

 Quand pépère (je l'appelle pépère, mais on peut aussi dire papy, l'ancien, le vieux... des surnoms, il y en a à la pelle) m'a sorti du placard, vous pensez bien que j'étais tout excité. Gonflé à bloc du week-end précédent où nous avions fait de belles choses avec une jolie bataille avec le Momo national (Maurice Manificat), j'avais à coeur de mieux faire. J'avais déjà un podium dans la poche, maintenant fallait aller chercher plus haut. Bien sûr, ça ne dépendait pas que de moi, sous mes couleurs orange, fallait que pépère se bouge un peu les fesses, et surtout les skis.

Pépère, des fois, il me fait marrer. Il a ses petites manies, la veille, il me sort donc du placard et prépare ses habits. Je me permets de faire une petite aparté, moi, j'ai droit au placard tout noir, alors que depuis le temps qu'on fait cause commune, avec le pépère, j'estime que j'aurais droit à une belle étagère, ou une magnifique vitrine. Que dans la maison, on ne voit que moi, flambant de tout mon orange. Il me sort que pour les courses. Soi-disant pour me préserver, paraîtrait que je déteins, que je me délave, que l'orange, ça part au soleil ou à la machine. Mouais, une excuse facile, je suis sûr que s'il m'avait tous les jours à l'entraînement, il serait encore plus fort. L'influx, ça se prépare, ça se peaufine, ça s'entretient.

Bref, passons. Moi, ce qui m'intéresse, c'est surtout quand pépère enfile son dossard, qu'il chausse ses skis et qu'il se rend au départ. Le départ, parlons-en. Pépère est un peu mou dans les starting-block, d'ailleurs, je ne vois pas trop pourquoi il se met en première ligne vu qu'au coup de fusil, il y a plein qui le doublent. Pour sa défense, il dit qu'il manque de fibres rapides. Pauvre chouchou. Allons bon, il réussit à se mettre rapidement en début de peloton, et voilà même qu'il se met à dynamiter la course, alors qu'on n'a même pas fait un kilomètre. Pépère, des fois, j'ai du mal à comprendre. Un marathon, c'est long, faut gérer son effort, pas de risques inutiles. Vous allez dire que j'ai la critique facile, mais perché au-dessus de sa tête, j'ai une vision globale et tout à fait objective de ce qu'il se passe sur la scène.

D'ailleurs, j'ai bien vu qu'au fil des tours, il n'y avait plus grand monde au devant. Et toujours mon pépère, plus fringant que jamais, qui croit avoir remonté le temps, fidèle à ses vingt ans. Sauf que l'arrivée se profile, et que les arrivées au sprint, c'est pas son fort. Ils sont deux, pépère, si j'étais pas là, il baisserait les bras, mais heureusement, je le laisse pas tombé. En bon leader, je le motive, l'encourage, lui braille dessus, alors il pousse, il pousse. Moi, j'ai le coeur qui monte, je sue à grosses gouttes, pas d'effort mais de stress. Il joue avec mes nerfs, je suis limite en syncope et tout à coup, l'inimaginable se produit, ô miracle, pépère franchit la ligne d'arrivée en levant les bras.

Pfiouuu, le c.., il m'a mis du stress. J'ai bien cru qu'il allait encore finir deuxième.

Bien pépère, grâce à moi, une de plus dans la besace. En attendant la prochaine!




dimanche 10 mars 2024

La Foulée Blanche, histoire de tortue

 L'histoire d'une tortue, qui ayant chanté tout l'été, se trouva fort dépourvue, quand la neige fut venue. Une cigale traînant par là lui souffla: ma bonne amie, vous qui dansiez et chantiez durant la saison des blés, ne vous attendez pas à un miracle, et souvenez vous bien que la raison du plus fort est toujours la meilleure. N'y comprenant plus rien à tout ce charabia, la tortue, sage du fait de son âge avancée, se dit que de toute façon, rien ne servait de courir, il fallait partir à point.

A point, c'est le cas de le dire, car au coup de sifflet du départ, la tortue chaussée (ou chapeautée, devrions-nous dire) de son éternel bonnet orange, partie à la hâte dans sa lenteur, fut cuite à point quelques kilomètres plus loin. Elle se dit que les kilomètres seraient probablement à son avantage, mais, oubliant qu'étant dans la faiblesse de l'âge, rien ne la sauverait désormais de ce carnage.

La tortue avança comme elle put, se disant qu'au coin d'un virage, un lièvre serait probablement pendu (à ne pas prendre au premier degré, dans le jargon du skieur, être pendu signifie être au rupteur, HS). Rien n'y fit, il y avait bien trop de lièvres à courir, et notre bonne tortue, même chapeautée de son bonnet orange (qu'elle croit magique, mais laissons à notre tortue ses petites croyances), fut fidèle à sa lenteur jusqu'au passage de la ligne d'arrivée, qu'elle franchit en se disant que ces histoires de fables, La Fontaine pouvait bien se les garder.


Mais où est Charlie Benoît? Après, en prenant des si mauvais départ, faut pas s'étonner d'être à la rue à l'arrivée, ma p'tit tortue...


jeudi 22 février 2024

Bessans, le temps des retrouvailles

Bessans et son marathon, c'était début janvier. Les retrouvailles avec le dossard, sur l'une des plus belles longues distances françaises. Un plateau de choix, avec pas mal de gros cuissots au départ. Pour le vieux, l'occasion de ressortir le bonnet orange, remisé au fond du placard depuis la fin de l'hiver dernier. A peine quelques heures de ski dans les pattes, mais l'envie est là, comme toujours. Comme dans ses plus jeunes années. Il sait que ça va être difficile de jouer devant, il lui manque des séances. 

Une course d'action, avec des attaques à tout va. De leur côté, les jambes suivent. Une échappée devant, le vieux est dans le groupe de poursuivants. Passé la première boucle, il est toujours dans le coup, non pas pour la victoire, mais pour aller chercher un top 5, ce qui serait inespéré au vu du peu de ski emmagasiné jusqu'à présent. Malheureusement, les jambes grincent, il coince dans la dernière longue montée, à quatre kilomètres du but. Le vieux reste en queue de groupe, devant, ça joue la 4ème place. 

Lorsqu'il franchit la ligne d'arrivée, le panneau d'affichage a mis un "1" devant le "4". Quatorzième, allez, il ne va pas faire la fine bouche. 

En fait, c'est surtout le bonnet orange qui était content. Lui, n'a pas vieilli. Oh, à peine délavé. Frétillant, plein d'énergie, il a sorti le vieux, lui a fait prendre l'air. C'est dommage qu'il (le bonnet) ne sorte que pour les grandes occasions. Faudrait en parler au vieux, qu'ils fassent tous les deux davantage de sorties...

En attendant, le vieux a encore fait le podium des vieux, le bonnet orange a pu se montrer, chouette pour les deux, me direz-vous.

Et vivement Bessans 2025!




vendredi 16 février 2024

Retour sur la SaintéLyon

Je sais, j'ai (beaucoup) de retard dans mes article. Mais voilà, ce soir, je m'y colle. Je profite d'avoir les idées encore à peu près claires en cette heure tardive (Il est 21h45). Comme tout le monde sait qu'il faut bannir les écrans passé 21h, j'en conclus que je fais tout de travers en ce vendredi soir. Je me dis que c'est le moment de faire un petit saut en arrière et parler de ma SaintéLyon, mon dernier dossard en 2023. Oui, je sais, la course est passée depuis belle lurette. Je ne suis pas complètement idiot (Euh...), je me rends bien compte qu'il est un peu tard (je ne parle pas de l'horaire actuel) pour en parler. Tous les lecteurs de sites internet vous le diront, en général, avec les flux internet, ce qui s'est passé la semaine précédente, tout le monde s'en fout. Qu'importe, j'aime bien nager à contre courant.

Une SaintéLyon, donc. Préparée comme j'ai pu, avec des séances de sport avoisinant l'heure, mais sachant que j'ai toujours été généreux dans l'effort, j'ai parfois doublé la mise. Eh oui, il m'est arrivé de sortir deux heures d'affilée. En fait, sur cette SaintéLyon, j'ai misé sur la préparation estivale qui, forcément, commençait un peu à dater. Même pas peur, je me suis dit. Un petit 80 bornes à plat (ou presque, à peine 2000 D+), ça n'allait pas casser trois pattes à une canard. En tout cas, sûrement pas à un fondeur aguerri (moi?), même en mal de sport.

La SaintéLyon, c'est magique. Surtout question paysage. Je vois venir les petits malins qui vont me rétorquer que la course étant en nocturne, on n'y voit rien. Et ils ont bien raison. Non, en fait, la SaintéLyon, on y va surtout pour l'ambiance. Des milliers de personnes au départ, les rues de Lyon et de Saint Etienne en effervescence, oui, vraiment, ça a quelque chose de particulier. Par contre, quand on se retrouve en plein milieu de nulle part, perdu dans les monts du Lyonnais, qu'il fait -10 degrés, qu'on se rend compte qu'on n'est pas assez habillé, pas assez entraîné (du moins pour jouer devant), qu'on a les quadriceps durs comme deux bouts de bois (des descentes, mon petit Benoît, fallait t'entraîner à casser les fibres dans les descentes, c'est plus à toi que je vais l'apprendre? Et les sorties longues, pourtant, tu le sais très bien qu'elles sont IN-DIS-PEN-SABLES!), on a vite tendance à remettre en cause son inscription, sa venue, et surtout, sa passion pour le trail.

Dans ce froid, cette glace, et cette neige sur les hauteurs (mes éléments, pourtant), je me suis senti très seul. Les kilomètres ont défilé, je n'ai pas cessé de penser à ceux qui me restaient. Un kilomètre après l'autre, même si la ligne d'arrivée m'a paru interminable. J'ai terminé et pris un sage décision, que cette fois-ci, je respecterai. Oui, il ma fallu plus de quarante ans avant de toucher (d'effleurer, plutôt) un minuscule, microscopique bout de sagesse. La prochaine fois que je décide de me lancer dans une aventure de la sorte, il faudra que je pense à me prétexter une sortie piscine. 

Pour rester sérieux (des fois, ça m'arrive), si l'envie vous prend d'aller faire la SaintéLyon, foncez. Comme je l'ai dit, l'ambiance y est unique. Vous trouverez forcément un compagnon de galère avec qui partager quelques gouttes de sueur le long du parcours.


Copyright SaintéLyon


mardi 12 décembre 2023

Retour sur les Templiers

Annulée en 2019 et en 2020, j'étais venu en mode rando sur l'épreuve des Templiers en 2021. Je m'étais dit que ce serait sympa de revenir cette année en espérant accrocher un top 10 sur l'épreuve reine. Mais après une période estivale relativement faste, le corps accusait une baisse de régime cet automne.
Les Templiers, je voulais surtout y revenir pour l'ambiance. Durant une semaine, Millau vit au rythme des différentes courses. Les rues fourmillent de Traileurs, et lorsque l'été Indien s'installe dans le coin, l'atmosphère est incroyable. Tout comme le sont les paysages.
Les Templiers, c'est avant tout une course rapide, avec de longues portions de plat agrémentées de "talus" de 500 mètres de dénivelé. En gros, c'est: montée sur un plateau, traversée du plateau, descente dans la vallée. Remontée, retraversée, redescente. Et ainsi de suite jusqu'à l'arrivée. Croyez-moi, c'est casse-pattes à souhait.
En ce qui concerne ma course, voilà un petit résumé:
Départ à 5h45. Les jambes frétillent. J'adore cette ambiance nocturne, les lampes frontales allumées dans l'obscurité, l'émulation d'avant. Fondu dans la masse, tout comme les 2500 partants, j'attends le signal de départ. Je repense aux nombreuses séances de fractionné des dernières semaines, mais j'appréhende la longueur de la course: je n'ai pas une seule séance de plus de deux heures dans les pattes depuis un mois. Je choisis de mesurer mon début d'effort, surtout, ne pas me précipiter.

Au bout d'une heure, je suis dans un groupe aux alentours de la 30ème place, je suis bien en-deçà de mes rythmes habituels de course, mais je préfère rester prudent. Au bout de deux heures, je me sens toujours bien, je me force à ne pas accélérer. Prudence, prudence... Trois heures et demie de course, j'en suis à la moitié. Pourtant, malgré une bonne gestion, les jambes commencent à fléchir, surtout après une longue descente.

Je suis à la Roque-Sainte-Marguerite, kilomètre 45, et je sens que la suite va être difficile. Les sensations ne me trompent pas, arrivé sur la butte qui mène au Salvage, les portions de plat me paraissent interminables, je commence à marcher. Je prends mon temps au ravitaillement, espérant un regain de forme pour la suite. Alors j'attends, les kilomètres passent au ralenti, les plats sont interminables. Je fais une nouvelle pose au ravitaillement suivant, je m'étire, je respire, je prends les kilomètres les uns après les autres, me disant qu'un kilomètre de plus, c'est un kilomètre de moins. Oui, je sais, quand on est au bout du rouleau, le cerveau vide fait ce qu'il peut avec ses neurones grillés. Bien entendu, je pense à l'abandon, mais je le repousse dans un coin de la tête. Massebiau, kilomètre 70, il m'en reste encore 10, je guette la famille qui devait être là pour m'encourager. Personne, je prends un coup au moral. Je marche en travers dans la montée, et à mi-chemin, j'entends un "Allez papa, allez allez allez!". Quand j'arrive à leur hauteur, les enfants m'encouragent à pleins poumons, Isa me dit que j'y suis presque. Mon égo en prend un coup, les enfants montent plus vite que moi, ce sont eux qui m'attendent.
Bon, je range l'égo dans un coin. J'arrive à la ferme du Cade, la famille a pris un autre itinéraire pour m'encourager sur la dernière montée. Je prends un coca et une soupe. Des tartines de roquefort. Des chips. Du fromage et du saucisson. Les bénévoles sont heureux "vous êtes le premier concurrent à faire honneur au ravitaillement". Pour ça, je fais honneur. Je dévalise tout ce qu'il y a, puis je repars sous les encouragements. Toujours au ralenti. Plat, descente. Dernière montée. Et curieusement, c'est dans les derniers mètres de dénivelé que je retrouve un second souffle. Foutu corps, il ne reste plus que la descente sur Millau à me mettre sous la dent. La famille est là lorsque j'entame la dernière descente. Un kilomètre plus loin, j'ai l'impression d'avoir mes jambes de début de course.
Enfin l'arrivée. Sur le panneau d'affichage, 48ème. Une belle galère. J'avoue qu'à ce moment-là, je ne suis pas sûr de remettre un dossard sur la fin de saison. Pourtant, dans un mois et demi, j'ai coché la SaintéLyon. Je n'ai pas encore de dossard, mais si je réussis à en avoir, je me dis que ce serait quand même sympa de terminer sur une bonne note.

On m'a demandé à l'arrivée : "Qu'est-ce qui te pousse à terminer lorsque tu es dans un jour sans? "
La haine de l'abandon. Me battre comme ceux de "À chacun son Everest", dont le combat est mille fois plus important qu'une course, et qui ne lâchent rien.
Sur la photo (merci Robin Schmitt), sourire principalement... d'être arrivé! Un moment très compliqué, pour l'instant la forme est quelque part, mais en tout cas pas en moi 😁 reste à la retrouver... Luke (Skywalker), si tu m'entends...






mardi 3 octobre 2023

8ème au Trail des Aiguilles rouges

Il fait nuit noire, il est cinq heures du mat. Environ 4 degrés. J'ai dormi dans la voiture, et là, j'attends sagement qu'on me donne mon dossard. La personne en face de moi regarde ma carte d'identité, regarde ensuite sur sa feuille le numéro de dossard attribué, numéro 460. Les dossards étant triés dans l'ordre croissant, elle va rapidement dans le milieu du tas, trouve le 458, le 465 (les autres ont déjà été distribués), mais pas de 460. Bon, elle élargit la recherche, passe en revue tous les 400 restants, puis élargit encore à tous les dossards. Cinq minutes plus tard, pas de trace du 460. Derrière moi, les coureurs s'impatientent, une autre personne vient à la rescousse pour satisfaire les coureurs, et moi j'attends. Un nouveau tri plus méticuleux, l'horloge tourne, je propose de regarder, pendant ce temps, mon interlocutrice va regarder dans les dossards annulés s'il y a trace du mien. Et moi, je me dis que quand ça commence comme ça, c'est quitte ou double. Soit je vais faire une course de folie, soit ce sera un jour sans.

Le départ approche, je commence à me demander si je vais pouvoir y être, et au dernier moment, l'organisation réussit à faire le nécessaire pour m'attribuer un dossard. Je file à la ligne de départ en me disant que l'échauffement, ce sera pour une prochaine.

Le départ est très rapide, je reste sage, la course sera suffisamment longue pour accélérer ensuite. Cinq ou six cents mètres de dénivelé plus tard, j'entame la descente sur Servoz. Je passe le premier ravito en 8ème position. J'attaque ensuite la longue montée qui me mènera au Brévent, les sensations sont bonnes, je double quelques concurrents, la 3ème place est à moins de 10 secondes, j'entrevois déjà le podium final. 

Ensuite... plus grand chose. Lente agonie. J'essaie de manger, en me disant que ce n'est qu'un vide passager. Dans le trail, il y a toujours des moments "sans". Je me fais courser par deux énormes patous qui sont sortis de leur enclos et manquent de m'arracher les mollets. Plus loin, j'arrive dans la partie technique, du caillou à tout va. Je prends un peu plus de temps au 2ème ravitaillement, un concurrent me rattrape, je passe 6ème. J'essaie de continuer à courir dans les portions montantes, mais les jambes ont du mal à suivre. Les descentes commencent à devenir laborieuses elles aussi. Je me refais doubler. 7ème. Il faut faire un crochet pour profiter du dernier ravito. Je ne suis plus à une minute près. Je me fais à nouveau doubler. 8ème.

Vient la dernière portion. "Vas-y, lâche tout" me dit-on. Chamonix est au-dessous, je me dis que j'y suis presque. Sauf que, n'ayant pas étudié le profil, je me rends vite compte qu'il y avait quelques cerises supplémentaires au gâteau. Des petites montées (interminables) qui font bien mal aux jambes.

Je franchis -enfin- la ligne d'arrivée, plus 45 minutes après la tête. En me disant "ça, c'est fait".

Dans le Trail, il faut parfois savoir rester humble. Et se contenter d'avoir mal aux pattes. C'est déjà pas mal.


Copyright TAR


Pour cette épreuve comme toutes celles à suivre, je porterai les couleurs de l'association "A chacun son Everest", qui œuvre pour les enfants atteints d'un cancer ainsi que les femmes atteintes d'un cancer du sein. N'hésitez pas à aller faire un tour et faire un don, si le cœur vous en dit.

Côté course, prochain grand objectif: le Grand Trail des Templiers.