Benoît Chauvet, skieur, traileur, écrivain
Un site sur le ski, le trail, mes livres, l'écriture, mes aventures...
Mes livres, le ski de fond, mes aventures
Recherche partenaire
Je suis à la recherche de partenaires financiers, si vous voulez faire partie de l'aventure, n'hésitez pas à me contacter. Je m'engage à promouvoir votre image de la meilleure façon possible.
mardi 7 janvier 2025
mardi 10 décembre 2024
Arclusaz, SaintéLyon, Fortunes diverses
Mi novembre, j'ai opté pour un dossard au Trail de l'Arclusaz. (merci aux organisateurs pour l'invitation).
Inscription finalisée deux semaines à l'avance, pourtant, la veille, je
n'étais plus sûr d'y aller. Forme moyenne, je sentais la grande fessée
d'avance.
Mais, surprise, après quelques kilomètres sur la retenue, voilà que les
montées me sont propices à une échappée.
Oh, me suis-je dit, voilà un test de bon augure en vue de la SaintéLyon.
La SaintéLyon...
Gonflé à bloc, j'ai cru que le 80km de cette grande classique
nocturne serait avalé en moins de temps qu'il ne fallait pour le
dire.
Pensez-bien. Dès le coup de fusil, j'ai vite déchanté. Il m'a fallu à
peu près trois cents mètres pour me dégonfler. Ce que je trouve
incroyable dans le trail, c'est de voir à quelle vitesse on se rend
compte que le jour ne sera pas LE jour.
Les quarante premiers kilomètres ont été compliqués. Mais ce n'était
rien par rapport aux dix suivants, où les genoux se sont mis à
grincer, les tendons à coincer. Des douleurs dans tout le corps. Il
paraît que ça arrive quand on est en pleine croissance, on appelle ça
la puberté.
Punaise, me suis-je dit, je suis en train de grandir. Je me la fais à
la "Benjamin Button" (l'homme qui rajeunissait en vieillissant).
Il me restait 30 bornes. J'aurais pu. Mais j'ai choisi la voie de la
sagesse, boitant de tous mes membres, j'ai mis le clignotant dès le
croisement de route.
J'ai boité pendant quelques heures. Puis, plus rien.
Malheureusement, de retour à la maison, à la mesure (corps collé contre le mur, livre au-dessus de la tête pour faire la marque au crayon), je n'avais pas pris un
centimètre.
Comme qui dirait, "Le corps a ses raisons que la raison ignore".
Pascal se retournerait dans sa tombe s'il savait comme je détourne sa
pensée. Et, par manque d'R, il en sortirait en t(r)ombe pour venir me
botter le cul.
Pas de doute, en plus de me redonner le moral, l'abandon me fait
encore plus drôle que je ne le suis déjà.
C'est le double effet kisscool.
Allez, on va arrêter là le grand humour, je crois qu'il est temps de
chausser les skis 😄
mercredi 6 novembre 2024
Le festival des Templiers
Un sommeil agité par l'euphorie. Un tarn déchaîné, noir de colère après des jours de tempête, regardant des lucioles se disperser sur une route d'automne. Une nuit qui n'en a pas fini de s'étirer, avalant dans sa lenteur les coureurs silencieux, doucement éparpillés dans les profondeurs des Causses. L'engourdissement de la raison après les kilomètres d'effort, bousculant l'adrénaline du départ. La mollesse des kilomètres, peu à peu trop nombreux pour le corps endolori, les moments de doute, tête et corps lessivés par le brouillard et la pluie, par les douleurs qui surgissent. Se concentrer sur chaque pas, chaque mètre, ceux qui enlèvent du temps au temps. Au loin, la ligne d'arrivée, le corps, qui, sans comprendre, se remet en marche. Grinçant mais toujours vaillant, se mouvant comme aux premiers pas. Oubliant la douleur, la fatigue, jusqu'à franchir, enfin, la ligne d'arrivée.
Quelques phrases, pèle mêle, pour résumer mon escapade au festival des Templiers. 100km où toutes les émotions se mêlent, s'emmêlent. Ce que j'aime justement dans le trail, même si parfois, tout ne sourit pas. J'attends encore l'alignement des étoiles pour réussir MA course parfaite sur un grand trail...
lundi 23 septembre 2024
Escapade à la Wildstrubel
Les histoires commencent toujours par quelque chose. Par un "Ça a commencé par...". Qu'elles soient drôles ou tristes, il y a un point de départ à tout, et c'est de cette manière que s'est passé mon affaire.
Par un "Ça a commencé par..."
Une inscription de dernière minute, au Wildstrubel en Suisse. Un 70km pour remettre les jambes en route après un mois de pause ou presque. Deux jours avant l'épreuve, j'étais en train de réfléchir à la manière dont j'allais pouvoir récupérer ma voiture, sachant que le départ et l'arrivée était à deux endroits différents et qu'il y avait, par la route, une centaine de kilomètres et un tunnel accessible uniquement en train. Dans un coin de la tête, j'envisageais refaire un bout de chemin à pattes pour traverser un col et rebasculer de l'autre côté de la montagne. Puis le mauvais temps est arrivé. Froid et neige annoncés, l'organisation a opté pour un parcours de repli. Une boucle, départ arrivée au même endroit, ce qui arrangeait fort bien ma logistique.
Ça a donc commencé par une inscription de dernière minute et un changement de parcours de dernière minute.
Ensuite, il y a eu la vignette Suisse. Collée sur le pare brise de l'autre voiture, que je n'allais pas prendre vu que j'avais prévu de dormir dans celle qui avait plus de place. Souvent, la veille d'une course, je dors en tente. Parfois, dans le monospace. Sièges arrières enlevés, matelas au sol, le plan B lorsque la météo est aléatoire. La Wilstrubel étant en Suisse, il me fallait emprunter l'autoroute jusqu'au bout du lac Léman. J'avais trouvé une vignette à acheter au passage. Rendez-vous pris avec le vendeur, j'ai attendu, attendu, attendu... Le gars m'a fait tourné en bourrique et au bout de trois quart d'heure, j'en ai eu marre et j'ai poursuivi mon chemin.
Arrivé à Crans-Montana, j'ai parqué la voiture, installé mon couchage. Extinction des feux à vingt-trois heures. J'avais programmé le réveil sur la montre à sept heures. Peu avant minuit, la voiture a commencé à bouger. Pas de frein à main oublié, juste un jeune (trop alcoolisé?) qui jouait à touche touche avec mon pare-choc. J'ai ouvert le coffre. N'imaginant pas voir quelqu'un, qui plus est à moitié nu, il s'est excusé et a filé.
Je me suis remis en position horizontale, attendant sagement que le sommeil vienne me titiller.
A deux heures du matin, quelque chose m'a réveillé. Allongé sur le dos, les mains croisées sur le torse, j'ai senti le bracelet de ma montre se décrocher. Le caoutchouc venait de rendre l'âme et la montre s'était détachée. Le truc complètement improbable.
L'histoire ne s'arrête pas là.
Ça a continué avec ma carte d'identité, sortie pour prendre mon dossard au matin. Dehors, il neigeait des gros "patins", le thermomètre affichait -1. Même l'hiver dernier, on n'avait pas vu autant de flocons.
J'ai sorti ma carte d'identité pour récupérer mon dossard. Tendue avec ma main gauche, sur laquelle j'avais scotché ma montre (ne me demandez pas pourquoi, mais j'avais un rouleau de scotch dans la voiture).
J'ai vagabondé dans l'immense hall pour rester au chaud. Je suis retourné à la voiture, j'ai préparé tout le matériel, et au moment de mettre le sachet "couverture de survie-téléphone-carte d'identité" (le tout faisant partie du matériel obligatoire, sous peine de disqualification), plus de trace de ma carte d'identité.
J'ai pris le départ en me disant qu'à coup sûr, j'allais être disqualifié en cas de contrôle du matériel.
Lorsque l'un de mes récits commence par "Ça a commencé par...", je suis bon pour des péripéties jusqu'au point final.
Pourtant, le reste de l'histoire m'a laissé à peu près tranquille. Certes, il y a eu la boue, les nuages, la neige, le vent, la pluie sur la partie basse du parcours, les douleurs aux jambes (en manque de sorties), les descentes interminables, mais dans l'ensemble, rien d'extraordinaire. Ma montre est restée scotchée à mon poignet, j'ai terminé les 70km en relativement bonne forme et à une correcte 8ème place, je n'ai pas eu de contrôle du matériel.
Le seul hic, c'est que tout ça m'a coûté une carte d'identité. (je lance un avis de recherche. J'aurai peut-être la chance de la trouver dans ma boîte aux lettres un de ces quatre matins. Sait-on jamais...).
Un immense bravo à la Wildstrubel pour l'organisation et le maintien de l'événement dans ces conditions dantesques, et encore merci pour cette invitation.
Amis coureurs, foncez-y, l'endroit est absolument grandiose.
(petite vidéo à découvrir sur le lien ci-dessous)
lundi 26 août 2024
Abandon à l'échappée belle
C'était mon objectif principal de l'année. L'intégrale de Belledonne, magnifique et sauvage, que je m'étais promis de traverser. L'Echappée Belle, qui porte si bien son nom.
Une aventure à vivre, rapidement devenue mon Everest à quelques jours de l'épreuve, la faute à un virus rencontré au mauvais moment.
Sur la liste des résultats, j'aurais préféré un "non partant" plutôt qu'un "abandon". Mais l'envie était trop forte, à vouloir croire qu'avec de la volonté, toute montagne peut se gravir. C'était mon Everest et je vous faire honneur à l'association du même nom, à Isa, surtout. A tous ceux et celles, remarquables de résilience, dans leur combat pour la vie.
Aller jusqu'au bout, quelles que soient les conditions.
J'ai pris le départ avec mes faiblesses et compris que je n'étais pas un surhomme, seulement un être humain que la nature a remis à sa place.
La marche était trop grande. Il a fallu accepter de renoncer. Accepter la sagesse, comme celle d'abandonner une ascension en pleine tourmente.
Et ne pas voir en l'abandon un échec, mais l'opportunité d'un nouveau départ.
Une aventure à vivre, rapidement devenue mon Everest à quelques jours de l'épreuve, la faute à un virus rencontré au mauvais moment.
Sur la liste des résultats, j'aurais préféré un "non partant" plutôt qu'un "abandon". Mais l'envie était trop forte, à vouloir croire qu'avec de la volonté, toute montagne peut se gravir. C'était mon Everest et je vous faire honneur à l'association du même nom, à Isa, surtout. A tous ceux et celles, remarquables de résilience, dans leur combat pour la vie.
Aller jusqu'au bout, quelles que soient les conditions.
J'ai pris le départ avec mes faiblesses et compris que je n'étais pas un surhomme, seulement un être humain que la nature a remis à sa place.
La marche était trop grande. Il a fallu accepter de renoncer. Accepter la sagesse, comme celle d'abandonner une ascension en pleine tourmente.
Et ne pas voir en l'abandon un échec, mais l'opportunité d'un nouveau départ.
lundi 12 août 2024
Rebelotte à la 6000D
Comme l'an passé, j'avais signé pour un même triptyque. MaxiRace, 6000D et Echappée Belle. Pour la 6000D, j'avais choisi une préparation peu commune: alors que la majorité des coureurs enquillaient des bornes et du dénivelé en altitude pour faire le plein de globules, je faisais des kilomètres à l'horizontale, le tout au niveau de la mer.
Faut croire que j'aime bien aller à contre courant.
Vendredi, je suis monté avec la petite famille du côté de la Tarentaise, paré à en découdre pour de nouvelles aventures. Une fois pris mon dossard, les enfants, dont rien n'échappe, ont vu qu'il y avait un laser game, apprêté spécialement pour l'occasion.
Sous une chaleur écrasante, on a fait quelques parties. Quatre, pour être exact, auxquelles j'ai toujours terminé troisième. J'y ai vu comme un signe: le lendemain, il ne ferait aucun doute que le podium s'offrirait à moi. Tout n'était qu'une histoire de chiffres, de continuité, le sport n'ayant, bien entendu, pas sa place dans tout ça.
Comme souvent, le réveil a sonné tôt. C'est un classique pour le trail. J'ai enfilé mon attirail et me suis pointé au départ, pressé d'en découdre. Dans ma tête, j'avais déjà mon récit sur l'épreuve, qui commençait par le laser game et se terminait par la 3ème marche du podium.
C'était oublié ma préparation les semaines précédentes.
Les premiers kilomètres, ça allait encore. Du plat, altitude 600 mètres, je n'était pas dépaysé. C'est quand la pente s'est mise à parler que l'histoire s'est corsée. Ce n'est pas tant la pente qui m'a gêné, mais l'altitude. A deux mille, j'ouvrais grand la bouche, cherchant à y faire rentrer l'air. A trois mille, je ne mettais plus un pied devant l'autre. Je vous laisse imaginer une bonne carpe en manque d'oxygène, cherchant désespérément à respirer. L'image ne m'a pas lâché durant tout le reste de la course.
La descente m'a été salvatrice, et c'est avec bonheur que j'ai retrouvé la basse vallée.
7ème, ce qui ne correspondait pas du tout au récit que je m'étais inventé. Pour la boîte, il allait falloir repasser.
Ah non, j'oubliais le classement des vieux... |
Inscription à :
Articles (Atom)