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lundi 10 février 2025

Transju, ma 13ème malheureuse

Je ne suis pas fétichiste. Je vous vois venir, vous allez tout de suite penser au fouet et à la combinaison moulante en cuir, mais je vous arrête tout de suite, lorsque je parle de fétichisme, je fais allusion à la superstition. 

Ce dimanche, je prenais part à ma 13ème Transjurassienne. Lors des tests de la veille, une paire sortait du lot: la numéro 13. Bonne nouvelle, j'avais déjà couru avec à la Foulée Blanche. Le 13, c'est un chiffre qui me collait un peu aux basques depuis le début d'année. D'autant plus que l'organisation nous avait concocté trois tours de 13km. J'avais donc fait tous mes calculs, étant donné que j'avais déjà coché le chiffre 4, ne me restaient plus que le 1 ou le 3. Le podium était joué d'avance. Le bonhomme était en forme, le bonnet orange prêt à en découdre, ne restaient plus qu'à avoir ce fameux alignement des planètes pour aller jouer devant.

Une poussière s'est mise dans l'engrenage. Un dossard sorti de nulle part (155), une place in extremis en ligne élite mais en bon dernier de ligne (cherchez l'erreur?...), mes skis du jour qui, finalement, ne sont pas les 13, des signes, me direz-vous ? Que nenni, il en fallait bien plus pour me donner des sueurs froides. 

Pourtant... J'ai fait la Transju la plus courte de ma carrière de skieur. La course a été pliée au bout de trois secondes. Trois secondes, ce n'est pas vraiment ce à quoi je m'attendais. 3 secondes, c'est généralement le compte à rebours,  3-2-1 partez. C'est aussi le temps mis par la lumière pour parcourir 900 000km. Le temps qu'il faut à l'un de mes neurones pour se connecter à l'autre. Dans mes rêves de victoire, celui qui m'aurait séparé de mon dauphin sur cette 13ème Transju.

Trois secondes, c'est mon temps de course avant que je m'emplâtre sur le concurrent de devant. Avec ma combinaison moulante (non, pas en cuir), j'étais pourtant prêt à fendre l'air. Pourtant, je ne crois pas être précoce. La suite? Les skis s'emmêlent. Impossible de me dépêtrer, les coureurs des autres lignes s'emplâtrent à leur tour sur nous, je prends des coups de bâtons au passage. Je suis comme menotté à la ligne de départ, avec l'impression que tout un régiment de coureurs me passe dessus. J'ai eu envie d'hurler. Le premier truc qui me venait à l'esprit. Oh, my God!!!

Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, je parle de sport et rien d'autre.

Je ne peux pas me libérer, c'est un supplice, je suis enchaîné, l'attente est longue, trente secondes, peut-être plus, deux cents, trois cents personnes qui passent autour et tous mes rêves de Tranjsu qui s'éloignent aussi vite qu'un coup de fusil. 

J'ai malgré tout essayé, un sprint de plusieurs kilomètres pour essayer de revenir sur le groupe de tête, à zigzaguer entre les concurrents sur une piste trop étroite. Espérant que la course, devant, soit une course d'attente. Il n'en a rien été. Au bout d'un tour, à peine treize kilomètres, j'ai mis le clignotant. Mon premier abandon en ski depuis tant d'années. Depuis mes premiers pas sur les longues. Il en fallait bien une. Il a fallu que ce soit sur cette 13ème.






lundi 27 janvier 2025

4ème à la Foulée Blanche: une histoire de chiffre

J'ai terminé 4ème à la Foulée Blanche.
4ème, c'est assez anecdotique. Premier, deuxième ou troisième, je vous l'accorde, ça cause. C'est grand, ça en jette, c'est d'ailleurs pour ça qu'il y a un podium pour y placer les trois premiers. Mais quatrième, non, rien. On parle souvent de médaille en chocolat, mais je dois bien avouer que je n'en ai jamais vu la couleur. Quatrième, pourtant, c'est original. J'avais d'ailleurs, il y a fort, fort longtemps, écrit un texte à ce sujet.
J'ai donc fini quatrième. Mais de vous à moi, ma place était écrite à l'avance. En début d'année, lors de la Ronde des Cimes, je terminais 2ème. Au sprint, au jeter de pied. J'avais, bien entendu, le dossard No 2 sur les épaules.
La semaine suivante, j'étais de retour à Bessans. Porté par de grandes ambitions, j'ai vite déchanté. Quelques soucis techniques et une forme bien moyenne m'ont vite ramené sur Terre. J'ai terminé 13ème. Et Premier Master 3.
Vous ne voyez pas?
1er M3
Les chiffres 1 et 3
13ème.

Dimanche, il y a donc eu la Foulée. On me demandait au départ mon état de forme. J'étais dans l'incertitude la plus complète. Dans ma tête, je me vois toujours vainqueur. La dure réalité, c'est que pendant que je donne mes heures de cours, je vois les jeunes faire des kilomètres sur les pistes du plateau. Mais ça ne m'empêche pas de toujours y croire dès lors que j'ai un dossard accroché aux épaules.
Pour la course, j'avais décidé de partir avec la paire de ski No 13. Je n'ai pas tout de suite fait le lien.
Il y a eu le coup de fusil du départ, le peloton s'est étiré, je me suis fait coincer dans la longue montée étroite qui mène à Gève, me retrouvant rapidement tout seul pour ce long marathon. J'ai fait ma course dans mon coin sans jamais cesser d'y croire. 7ème à 1mn30 sur le plateau de Gève, j'ai tout donné sur la deuxième moitié du parcours, revenant même à une quinzaine de secondes sur la tête à quelques kilomètres de l'arrivée.
Vient la banderole finale, un sprint rondement mené contre l'ami Nico, et me voilà, au final, 4ème, comme lors de ma première foulée, il y a... 17ans de cela.
Mais si vous réfléchissez bien, même sur un ski et sans bâtons, j'aurais fini 4ème.
J'avais la paire de ski 13.
3 +1
Sans oublier mon dossard 21.
Nombre à deux chiffres, incluant le chiffre 2.
2 * 2
Je ne pouvais terminer que 4ème.
Il n'y a pas de hasard.
Même si des fois, faut sacrément tirer le hasard par les cheveux 😂







mardi 10 décembre 2024

Arclusaz, SaintéLyon, Fortunes diverses

Mi novembre, j'ai opté pour un dossard au Trail de l'Arclusaz. (merci aux organisateurs pour l'invitation). Inscription finalisée deux semaines à l'avance, pourtant, la veille, je n'étais plus sûr d'y aller. Forme moyenne, je sentais la grande fessée d'avance. Mais, surprise, après quelques kilomètres sur la retenue, voilà que les montées me sont propices à une échappée. Oh, me suis-je dit, voilà un test de bon augure en vue de la SaintéLyon. 

 La SaintéLyon... 
Gonflé à bloc, j'ai cru que le 80km de cette grande classique nocturne serait avalé en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Pensez-bien. Dès le coup de fusil, j'ai vite déchanté. Il m'a fallu à peu près trois cents mètres pour me dégonfler. Ce que je trouve incroyable dans le trail, c'est de voir à quelle vitesse on se rend compte que le jour ne sera pas LE jour. 
Les quarante premiers kilomètres ont été compliqués. Mais ce n'était rien par rapport aux dix suivants, où les genoux se sont mis à grincer, les tendons à coincer. Des douleurs dans tout le corps. Il paraît que ça arrive quand on est en pleine croissance, on appelle ça la puberté. Punaise, me suis-je dit, je suis en train de grandir. Je me la fais à la "Benjamin Button" (l'homme qui rajeunissait en vieillissant). Il me restait 30 bornes. J'aurais pu. Mais j'ai choisi la voie de la sagesse, boitant de tous mes membres, j'ai mis le clignotant dès le croisement de route. J'ai boité pendant quelques heures. Puis, plus rien. 
 Malheureusement, de retour à la maison, à la mesure (corps collé contre le mur, livre au-dessus de la tête pour faire la marque au crayon), je n'avais pas pris un centimètre. Comme qui dirait, "Le corps a ses raisons que la raison ignore". Pascal se retournerait dans sa tombe s'il savait comme je détourne sa pensée. Et, par manque d'R, il en sortirait en t(r)ombe pour venir me botter le cul. Pas de doute, en plus de me redonner le moral, l'abandon me fait encore plus drôle que je ne le suis déjà. C'est le double effet kisscool.
Allez, on va arrêter là le grand humour, je crois qu'il est temps de chausser les skis 😄



mercredi 6 novembre 2024

Le festival des Templiers

Un sommeil agité par l'euphorie. Un tarn déchaîné, noir de colère après des jours de tempête, regardant des lucioles se disperser sur une route d'automne. Une nuit qui n'en a pas fini de s'étirer, avalant dans sa lenteur les coureurs silencieux, doucement éparpillés dans les profondeurs des Causses. L'engourdissement de la raison après les kilomètres d'effort, bousculant l'adrénaline du départ. La mollesse des kilomètres, peu à peu trop nombreux pour le corps endolori, les moments de doute, tête et corps lessivés par le brouillard et la pluie, par les douleurs qui surgissent. Se concentrer sur chaque pas, chaque mètre, ceux qui enlèvent du temps au temps. Au loin, la ligne d'arrivée, le corps, qui, sans comprendre, se remet en marche. Grinçant mais toujours vaillant, se mouvant comme aux premiers pas. Oubliant la douleur, la fatigue, jusqu'à franchir, enfin, la ligne d'arrivée.

Quelques phrases, pèle mêle, pour résumer mon escapade au festival des Templiers. 100km où toutes les émotions se mêlent, s'emmêlent. Ce que j'aime justement dans le trail, même si parfois, tout ne sourit pas. J'attends encore l'alignement des étoiles pour réussir MA course parfaite sur un grand trail...






lundi 23 septembre 2024

Escapade à la Wildstrubel

Les histoires commencent toujours par quelque chose. Par un "Ça a commencé par...". Qu'elles soient drôles ou tristes, il y a un point de départ à tout, et c'est de cette manière que s'est passé mon affaire.
Par un "Ça a commencé par..."
Une inscription de dernière minute, au Wildstrubel en Suisse. Un 70km pour remettre les jambes en route après un mois de pause ou presque. Deux jours avant l'épreuve, j'étais en train de réfléchir à la manière dont j'allais pouvoir récupérer ma voiture, sachant que le départ et l'arrivée était à deux endroits différents et qu'il y avait, par la route, une centaine de kilomètres et un tunnel accessible uniquement en train. Dans un coin de la tête, j'envisageais refaire un bout de chemin à pattes pour traverser un col et rebasculer de l'autre côté de la montagne. Puis le mauvais temps est arrivé. Froid et neige annoncés, l'organisation a opté pour un parcours de repli. Une boucle, départ arrivée au même endroit, ce qui arrangeait fort bien ma logistique.
Ça a donc commencé par une inscription de dernière minute et un changement de parcours de dernière minute.
Ensuite, il y a eu la vignette Suisse. Collée sur le pare brise de l'autre voiture, que je n'allais pas prendre vu que j'avais prévu de dormir dans celle qui avait plus de place. Souvent, la veille d'une course, je dors en tente. Parfois, dans le monospace. Sièges arrières enlevés, matelas au sol, le plan B lorsque la météo est aléatoire. La Wilstrubel étant en Suisse, il me fallait emprunter l'autoroute jusqu'au bout du lac Léman. J'avais trouvé une vignette à acheter au passage. Rendez-vous pris avec le vendeur, j'ai attendu, attendu, attendu... Le gars  m'a fait tourné en bourrique et au bout de trois quart d'heure, j'en ai eu marre et j'ai poursuivi mon chemin.
Arrivé à Crans-Montana, j'ai parqué la voiture, installé mon couchage. Extinction des feux à vingt-trois heures. J'avais programmé le réveil sur la montre à sept heures. Peu avant minuit, la voiture a commencé à bouger. Pas de frein à main oublié, juste un jeune (trop alcoolisé?) qui jouait à touche touche avec mon pare-choc. J'ai ouvert le coffre. N'imaginant pas voir quelqu'un, qui plus est à moitié nu, il s'est excusé et a filé.
Je me suis remis en position horizontale, attendant sagement que le sommeil vienne me titiller.
A deux heures du matin, quelque chose m'a réveillé. Allongé sur le dos, les mains croisées sur le torse, j'ai senti le bracelet de ma montre se décrocher. Le caoutchouc venait de rendre l'âme et la montre s'était détachée. Le truc complètement improbable.
L'histoire ne s'arrête pas là.
Ça a continué avec ma carte d'identité, sortie pour prendre mon dossard au matin. Dehors, il neigeait des gros "patins", le thermomètre affichait -1. Même l'hiver dernier, on n'avait pas vu autant de flocons.
J'ai sorti ma carte d'identité pour récupérer mon dossard. Tendue avec ma main gauche, sur laquelle j'avais scotché ma montre (ne me demandez pas pourquoi, mais j'avais un rouleau de scotch dans la voiture). 
J'ai vagabondé dans l'immense hall pour rester au chaud. Je suis retourné à la voiture, j'ai préparé tout le matériel, et au moment de mettre le sachet "couverture de survie-téléphone-carte d'identité" (le tout faisant partie du matériel obligatoire, sous peine de disqualification), plus de trace de ma carte d'identité.
J'ai pris le départ en me disant qu'à coup sûr, j'allais être disqualifié en cas de contrôle du matériel.
Lorsque l'un de mes récits commence par "Ça a commencé par...", je suis bon pour des péripéties jusqu'au point final.



Pourtant, le reste de l'histoire m'a laissé à peu près tranquille. Certes, il y a eu la boue, les nuages, la neige, le vent, la pluie sur la partie basse du parcours, les douleurs aux jambes (en manque de sorties), les descentes interminables, mais dans l'ensemble, rien d'extraordinaire. Ma montre est restée scotchée à mon poignet, j'ai terminé les 70km en relativement bonne forme et à une correcte 8ème place, je n'ai pas eu de contrôle du matériel.
Le seul hic, c'est que tout ça m'a coûté une carte d'identité. (je lance un avis de recherche. J'aurai peut-être la chance de la trouver dans ma boîte aux lettres un de ces quatre matins. Sait-on jamais...).



Un immense bravo à la Wildstrubel pour l'organisation et le maintien de l'événement dans ces conditions dantesques, et encore merci pour cette invitation.
Amis coureurs, foncez-y, l'endroit est absolument grandiose.
 
(petite vidéo à découvrir sur le lien ci-dessous)