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mardi 21 décembre 2021

Canada, veux-tu de moi?

J'avance lentement dans le Hall immense. Les néons scintillement faiblement, il règne dans cette salle démesurée un climat étrange, personne ne parle, comme si, au fond, nous allions tous à l'échafaud. Dehors, les nuages sombres ont dévoré le soleil, le froid ajoute à l'atmosphère vicié un malaise grandissant. Je tremble, je sais que ce n'est pas l'émotion, mais la peur. J'avance à la manière d'un automate, tout mon corps me crie de faire demi-tour, une force obscure m'en empêche. Je suis paralysé, mes jambes continuent leur course en avant, vers l'obscurité, vers les ténèbres. Je voudrais hurler, mais aucun son ne sort de ma bouche. Un homme me bouscule et me fait perdre l'équilibre, je m'effondre au sol. Personne ne vient m'aider, dans ma tête, deux notes lancinantes ne me quittent plus. Je me relève avec peine, mes oreilles bourdonnent, le rythme des notes s'accélère et... 

Naaaaaaaan, j'déconne ! Vous vouliez du stess, du suspens, du thriller, mais bon, y'a rien eu de tout ça. Je suis arrivé tout guilleret à la douane, j'ai fait mon plus beau sourire, présenté mon passeport, mes documents, mon offre d'emploi et, dans les minutes qui ont suivi, j'avais mon permis de travail. Je sais pas, peut-être qu'en fait, j'ai l'air plus jeune que je ne le suis sur les papiers (vu qu'au delà de 35 ans, comme je vous l'avais précisé, l'immigration est compliquée), ou alors, je suis réellement plus jeune que j'en ai l'air. Ou alors les papiers ont l'air plus jeune que... Je m'emmêle un peu, revenons-en à nos Caribous. Oui, parce qu'ici, les moutons (attention faut suivre, je passe du coq à l'âne), ça ne court pas les rues. À Calgary, j'ai retrouvé mon co-voitureur (jusqu'à Banff), un gars sympa avec un bel accent du fond Québec, que j'ai eu presque plus de difficultés à comprendre que mes Canadiens du ski Club qui m'ont emmené de Banff à la destination finale. Ce jour là, il faisait 15 degrés, il pleuvait, le ciel était brumeux, maussade, pas un brin de neige, j'avoue m'être alors demandé ce que je faisais là, ici, tout seul, un peu perdu, les épaules basses et les idées pas très claire (pour les idées, faut dire que 4h de sommeil en 48h, ça n'aide pas vraiment..). 

Allez, pour le suite, je vous parlerai un peu de mes premières semaines d'immersion canadienne. 

À tantôt ! 

Calgary et son downtown, aperçue rapidement ce matin
Calgary et son downtown, ville construite à la manière américaine, découverte rapidement ce matin


dimanche 19 décembre 2021

Canada, me voilà (toujours)

 ... C'est à la toute fin du mois d'octobre qu'il a fallu prendre une décision un peu risquée et changer les plans initiaux. Au lieu de faire un Visa de travail et d'effectuer toutes les démarches pour la famille depuis la France, j'ai décidé d'aller dans un premier temps seul à la frontière Canadienne pour effectuer ma demande de Visa sur place, directement auprès des douaniers. J'allais donc tenter ma chance sur place en évitant de longues démarches administratives, mais sans savoir si j'allais devoir rentrer dans la foulée en France où alors si ce "coup de poker" allait marcher. Le plus dur, c'était de se faire à l'idée de partir seul, sans la famille, qui me rejoindrait mi-février. (Même si j'avais tout de même prévu de rentrer pendant les fêtes). Qui plus est, le timing devenait très, mais vraiment très serré, sachant que j'avais dès lors un mois de moins pour finir tout ce que j'avais entrepris à la maison. Il allait falloir également rapidement trouver un logement sur place, ce qui n'était pas gagné. Croyez-moi, ceux qui se plaignent du coût de la vie et des logements en Haute-Savoie, faites un tour à Inversmere et vous verrez que finalement, la Haute, c'est pas si mal à ce niveau-là

Moi qui ne suis pas de nature très stressée, je le suis devenu (un peu). J'ai eu la bonne surprise de voir débarquer des amis qui sont venus me prêter main forte (merci -ordre chronologique d'apparition, j'espère n'oublier personne- Louis, Valentin, Gauthier, Hugues, Cédric, Antoine, Benoît) et finalement, à quelques jours du départ, tout était prêt. Armé d'un housse et d'un sac dans lequel j'ai fourré toutes mes affaires pour plus d'un an, gonflé (du surplus de gras dû au manque de sport) à bloc, j'ai débarqué à l'aéroport de Lyon le 30 novembre. J'avais trouvé un lieu de vie la semaine précédente, un co-voiturage depuis Calgary le matin même (au Canada, le co-voiturage n'existe pas), et questions bus, hormis les grands axes, vous pouvez toujours courir (dans les deux sens du terme) pour vous déplacer entre un point À et un point B avec les transports en commun. 

J'ai suivi la course du soleil, atterri à Calgary le 30 en début d'après-midi, et l'instant fatidique était juste en face de moi: la Douane! 



mardi 14 décembre 2021

Canada, me voilà (encore)!

... J'ai donc passé mon fameux entretien, pas glorieux au premier abord, s'il y avait eu un quelconque podium sur lequel monter à l'issue de cet échange qui m'avait semblé très laborieux, il ne fait aucun doute que je n'y serais pas monté. De toute façon, les podiums, ça fait quelques temps que je les avais oubliés.
Pourtant, dès le lendemain, j'ai reçu un beau courriel, me demandant quand j'étais prêt à commencer. Ah oui, très bien, donc... L'hiver allait commencer dans moins de trois mois, il y avait une multitude de démarches à effectuer, et à force de me renseigner et d'avoir des échos de part et d'autre, immigrer au Canada, ce n'était pas gagné d'avance. D'autant plus que j'avais passé la barre fatidique des 35 ans (il doit y avoir une erreur sur ma date de naissance, dans ma tête, j'ai toujours 20 ans), âge critique faisant presque de vous une "personne non grata" au Canada. En gros, à écouter les détracteurs, le permis de travail, ce fameux sésame permettant de réaliser ce rêve Canadien, eh bien je pouvais toujours me brosser pour l'avoir. Mais vous connaissez mon opiniâtreté, je n'ai pas trempé dans le sport et la compétition depuis plus de vingt ans pour rien, oubliant au passage que j'y avais également pris de belles douches froides. Mon défaut d'éternel optimiste... 
Alors navigant entre la paperasse et les travaux, j'ai continué les démarches. J'ai essayé de remettre le dossard aux France de trail, croyant pouvoir, sans entraînement, faire des miracles. J'en suis revenu avec un dossard de côté et la confirmation d'un TFL obtenu à l'issue de la CCC (il fallait bien sûr je gagne quelque chose cet automne, non?). Il allait falloir que je fasse définitivement une croix sur les dossards d'ici la fin de saison.
Ah, je suis obligé de faire une petite parenthèse question TFL. Et pour les néophytes (dont j'ai fait partie), ne croyez pas que le TFL est une nouvelle chaîne de médias ou une émission télé réalité, c'est juste une galère que vous avez de grandes chances de vous traîner lorsque vous faites de la course à pied. 
Ne sachant trop que faire avec cette douleur qui s'accrochait à moi comme une sangsue, je me suis décidé à appeler un jeune Marabout du coin, dont on m'avait dit fort bien. J'ai eu rendez-vous le lendemain. L'homme, d'abord de loin, a examiné mon maintien. Sur ma tête il posé ses mains, s'est très certainement dit "tiens, dans ce crâne il n'y a rien", m'a remis en place et le surlendemain, je n'avais plus rien. (Au genou, je précise). Allez, on arrête les rimes, et pour le Sorcier Gauthier Galland (et sa compagne Marion Croset), ils sont Ostéopathes. Allez-y, sincèrement, il sont formidables. Si bien que deux semaines après, je mettais un nouveau dossard aux Templiers (oui, je sais, je n'ai rien écrit sur ce sujet, mais je vais m'y coller, parce que bien sûr, il y a à raconter).
J'ai donc continué les démarches et les travaux, continué à faire du gras à défaut de faire du sport, les jours ont passé et l'échéance Canadienne approchait. Nous étions bientôt fin octobre et je n'avais ni mon offre d'emploi définitive, encore moins mon visa de travail... 



lundi 13 décembre 2021

Canada, me voilà !

Je n'ai pas pris la plume depuis des lustres, mais ces derniers mois ont été plutôt chargés. Il y à beaucoup de choses à dire, ke vais donc y aller doucement Pour ne pas trop vous saouler. Et vous excuserez quelques erreurs de frappe, mais écrire avec un téléphone portable, ce n'est pas ce qu'il y a de plus simple, mon ordinateur récalcitrant refuse tout simplement de se prêter à ce jeu. 

Pour cette petite (grande serait probablement plus approprié) histoire, aventure, donnez lui le nom que vous voulez, il faut remonter début septembre avec un appel "numéro inconnu". Au bout du fil, une voix anglaise, " Are you ok for a meeting "? 

En fait, un club de ski, basé à Invermere, recherchait activement un entraîneur pour la saison d'hiver. J'avais fouiné sur Internet, trouvé les grandes Rocheuses Canadiennes, des photos d'Ouest sauvage étaient passées en boucle dans ma tête, je m'étais vu en Davy Crickett (chassant le cricket plutôt que l'Ours, vous savez, moi, la chasse...), enfin voilà, j'étais dans les rêves, il y avait un bouton "accepter" pour le job et j'ai cliqué dessus. Un ami me dirait une nouvelle fois, "toi, ça te prend comme une envie de pisser !"

Nous étions en septembre, le job commençait fin novembre, on avait eu un dégât des eaux à la maison et j'avais entrepris de tout refaire, sol, cloisons, plomberie, électricité, en passant par de la charpente, bref, j'avais la tête sous l'eau (par mon dégât des eaux), j'étais dans le jus (l'électricité, c'est du 220V et ça envoie pas mal quand on se le prend), et je sais, mes blagues vaseuses, je les garde pour moi.

Alors j'ai eu ce fameux "meeting" à distance, il a fallu ressortir la boîte à vocabulaire d'Anglais, instaurée dès la 6eme à la maison (vous connaissez? On écrit le mot en anglais sur un petit bout de Bristol, et de l'autre la traduction française, on met tout ça dans une boîte à bonbons, on mélange le tout et hop, on le ressert le matin au réveil, au repas du midi, au goûter et le soir en guise d'histoire. Croyez moi, ça se mange sans fin. Pour mon cas, c'était plutôt l'indigestion au bout de trois mots). Dans un Franglais des plus laborieux, en parfaite vache espagnole, j'ai baragouiné tout ce que je savais pour leur montrer que je voulais le poste. Répétant à tours de bras le fameux "Brian is in the kitchen" pour montrer que je savais...