Dimanche dernier, j’étais en course. Oui, je sais, ce n’était pas vraiment prévu. Normalement, ça aurait dû être un week-end tranquille, à remplir le coffre de la voiture le samedi matin pour partir en vacances dans l’après-midi. Rouler paisiblement en direction du Sud en se disant que ces quelques jours de repos seraient bien mérités. Mais voilà, il y a eu un élément fortuit.
Revenons quelques jours (ou semaines en arrière).
Après l’annulation des Templiers, j’avais donc obtenu un dossard à l’Ultra de Haute Provence, m’inscrivant également, à la dernière minute, à l’Ultra Montée du Salève dans le but de peaufiner ma préparation. Après le Salève, j’ai enchaîné par trois grosses journées d’entraînement, histoire de vider la machine avant d’en recharger les batteries, et effectivement, le mardi soir, j’ai senti qu’il fallait couper. Deux jours sans baskets, une bonne fondue le jeudi soir avec des amis et quelques verres de vin (pour le côté anti-oxydant), il me restait encore 8 jours avant d’en découdre avec les 150 bornes à l’affiche, 8 jours pendant lesquels je n’allais plus beaucoup faire d’heures, parce que dans le trail, s’il y a un truc important à savoir, c’est de miser sur la récupération les deux semaines précédant une grosse échéance. J’avais un poil entamé le capital repos en arrêtant le volume à 10 jours du départ, mais ça ne m’effrayait pas, le timing était correct. Vendredi matin, séance gainage (essentiel pour tout sportif), l’aprèm, j’avais trouvé une jolie côte pour faire des intensités (même en période repos, il est important de garder du rythme, pour moi l’occasion également de faire passer la fondue et le vin), retour à 18h30 à la maison, et c’est précisément à cet instant que tout s’est emballé. Je reçois un message, le Trail de Haute Provence est annulé. La faute à qui on sait, une petite bestiole sournoise qui fait des siennes depuis plusieurs mois. J’ai sauté sur l’ordinateur, cherché une course de repli, il y en avait une le dimanche à 5 heures du matin au Bourget du Lac. Dimanche, ça voulait dire… dans à peine deux jours. J’ai envoyé un mail à l’organisation à 18h52, on me répondait dans la foulée que j’avais de la chance, à 19h, ils fermaient boutique et exceptionnellement, on m’octroyait un dossard sur la course. Tout s’est joué en 8mn. J’ai eu une pensée pour la soirée de la veille, le fractionné à peine terminé, les heures enchaînées jusqu’en début de semaine, pas de doute, niveau prépa, je ne pouvais pas rêver mieux.
Samedi, ça a été la course avant la course, d’une pour préparer les vacances, et de deux pour préparer la course. J’ai réussi à trouver deux âmes généreuses pour m’accompagner et me ravitailler (un grand merci au passage à tous les autres qui se sont proposés), et à 20h, j’étais au Bourget, j’avais récupéré mon dossard, planté ma tente, le réveil était réglé pour 3h30 (adieu la grasse mat), et je me suis dit que s’il y avait un seul avantage à tout ça, c’était peut-être de ne pas avoir eu à stresser plusieurs jours avant l’épreuve. La nuit est tombée tôt, après quelques pages de lecture, du papier toilette dans les oreilles (à défaut de boules quies) pour atténuer le son de la VMC du bâtiment contre lequel j'avais posé ma toile de tente, j'ai éteint les feux, me demandant dans quelle (nouvelle) aventure je m'étais embarqué.
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