Cagnotte "A chacun son Everest"

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jeudi 9 octobre 2025

Bénévole au Trail des Glières: c'est tout un métier!

Cette année encore, j'ai accepté d'être ouvreur pour les courses enfant. Ma journée de bénévolat sur le trail des Glières. Un classique depuis de nombreuses années. Bien entendu, j'ai accepté.
Les enfants, ça me connaît. J'en ai deux à la maison, deux tornades. Les tornades, on les mate vite. Il suffit de prendre une voix bien grave, brailler un coup "Bon, ça suffit maintenant", et ils sont recadrés en moins de deux.
Ouvrir une course, ça veut dire se mettre devant, avoir un rythme suffisamment élevé pour que personne ne vous double, montrer le chemin entre le départ et l'arrivée, et le tour est joué. A peine de quoi casser une patte à un canard.
Je suis arrivé sur les lieux un peu plus tôt pour faire l'animation, les départs devaient s'échelonner toutes les demi-heures.
J'ai commencé avec la course des plus grands. Cinq kilomètres. Prenant mon rôle à coeur, je me suis placé devant la marmaille. J'ai glissé un "gérez bien votre cadence, ne partez pas trop vite" qui n'avait de prétexte que de me rendre mon travail plus facile. 
Coup de fusil, je pars. Voyant qu'au bout de dix mètre, on me marchait déjà sur les talons. J'ai essayé de prendre ma grosse voix, brailler un peu, mais étant donné que j'étais déjà en hyperventilation, le son qui est sorti de ma bouche ressemblait plutôt à la poule qu'on égorge plutôt qu'au patriarche qui bombe le torse. 
J'ai (essayé) d'accélérer. Sachant que j'étais déjà pas loin de ma vitesse maximale, j'ai passé cinq kilomètres à galérer. J'ai tenu. Il y avait aussi mon égo que je traînais avec moi, ça l'aurait foutu mal de se faire doubler par un jeune de trente ans de moins que moi.
La ligne d'arrivée tout juste passée, le gout du sang dans la bouche, on me tape sur l'épaule pour m'annoncer que je devais être en place pour la course suivante. "Départ dans deux minutes". Un kilomètre et demie. Distance plus courte, marmaille de onze ans maximum, fallait voir le bon côté des choses, j'allais pouvoir souffler et redonner à mon cardio une cadence plus en adéquation avec mon âge. J'ai sagement refait le topo, "Les enfants, surtout, ne partez pas trop vite, la course va être longue".
Coup de fusil, j'avais pas fait cinq mètres que déjà, toute la troupe était collée à mes basques. Cinq minutes plus tard, coeur à trois cents battements par minute, j'étais au bord de la syncope.
Les courses se sont enchaînées au fil des catégories. Pour moi, c'était chaque fois la même chose. Départ en sprint. Accélération en route. Arrivée au sprint. J'ai fait du Usain Bolt toute la matinée.
Espérant que les moins de trois ans me laisseraient un répit.
Même pas.
J'ai fini en PLS (Position Latérale de Sécurité, pour ceux qui ne connaissent pas). Dans le jargon du coureur, ça veut dire allongé sur le bitume, de la morve qui descend jusqu'au nombril, les poumons éclatés disséminés quelque part sur le parcours.
Quand je suis rentré de ma journée, j'avais le dos en compote, les jambes courbaturées comme après un 100 bornes.
Et je me suis dit : "plus jamais".
C'est alors que je me suis rappelé avoir vécu ça un an auparavant.
Un air de déjà vu...
Pas de doute, il fait bon être jeune et avoir la mémoire courte. (on parle bien de moi).

Et dire qu'en plus, il a fallu porter les paniers garnis de 15kg lors des podiums. Décidément, aucune pitié pour les vieux (suffit de voir mon regard hagard pour se rendre compte de l'état du bonhomme)




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