Monsieur Prébois,
Je suis tombé par hasard sur
votre article, de ces hasards trop peu nombreux qu’offre aujourd’hui un
Internet peu vertueux. En laissant traîner un œil curieux sur votre article, je
me sens tiraillé entre deux sentiments. La révolte, d’une part. Celle de voir que les
tricheurs, les faussaires, ces escrocs de bas étage ont encore fait un pas de
plus vers leur grande arnaque et s’acheminent doucement vers une nouvelle
grande victoire : banaliser le développement de l’homme machine au gré de
concoctions magiques dont même les druides de l’époque gallo-romaine auraient
envié le secret.
Ah, les dopés… Eux qui n’ont
aucune conscience, ces voleurs de rêves, ces briseurs d’enfance, ces hommes que
nous devrions tous pointer du doigt gravissent lentement les marches de
l’Olympe et, par la force des médias ébahis, tendent leurs bras vers le ciel à
chaque victoire sous l’adulation d’un peuple qui refuse d’admettre la vérité,
qui refuse de voir l’évidence, pourtant aussi flagrante qu’un nez au milieu d’un
visage.
Comme si nous préférions devenir
aveugles plutôt que de voir tomber ces idoles façonnées dans le mensonge,
façonnées par un public trop conquis pour reconnaître ses torts. Car oui, la
faute nous est en grande partie imputable. Plutôt que de nous désintéresser des
tricheurs, nous préférons oublier l’impardonnable, ou tout simplement ne pas y
penser. Nous vouons le culte de l’hypocrisie, et peut-être notre jeunesse
est-elle trop encombrée de films de super-héros pour standardiser cette
surenchère de performances pourtant toujours plus douteuses.
Ce que nous oublions, c’est que
ces super-héros de notre enfance défendaient une cause commune qui avait pour
trait la Justice. Notre conscience devrait nous inciter à défendre cette noble
cause, et chacun de nos actes devrait nous rallier, nous unir. Combattre le
crime, enfermer les vilains et tout mettre en œuvre pour les empêcher d’agir.
Oui, je suis révolté, et comme
vous, j’espère qu’un jour ces vauriens seront sous les verrous.
Mais je suis triste. Triste de
voir qu’un fervent défenseur de cette noble cause qu’est la justice baisse
pavillon, triste de voir que le héros finit par baisser les bras et admet que
la bataille contre le mal est perdue d’avance.
Aucune cause n’est jamais perdue.
Rentrer dans cette guerre est un acte de bravoure, de courage, mais il est
surtout un acte de foi. La foi déplace les montagnes, nous clame-t-on. Le
véritable héros ne demande rien en retour, il agit par conviction. Il ne sera
probablement pas auréolé, mais il se sera battu pour défendre une idée, pour la
transmettre. Les idées allient les hommes, et les idées ne meurent jamais.
Encore faut-il y croire. Renoncer, c’est accepter que cette idée puisse mourir
un jour, c’est accepter l’injustice.
L’homme, aujourd’hui, préfère accepter
la tromperie. Nous sommes orgueilleux, il faut du courage pour admettre ses
torts, et il nous faut sûrement un peu de temps avant d’ouvrir les yeux sur
cette grande supercherie, à accepter de nous être fait berner. Je rêve de
croire qu’un jour, nous ferons chacun de notre mieux pour construire un monde
meilleur. Je dois avouer que je reste sceptique mais, au fond de moi, je veux
croire en l’Homme. Je veux croire en l’avenir.
Monsieur Prébois, je suis tombé
par hasard sur votre article, de ces hasards trop peu nombreux qu’offre aujourd’hui
un Internet peu vertueux.
En le lisant, je veux croire
qu’il n’est qu’un coup de gueule, un coup de blues passager. Mais que, sans
plus hésiter, vous reprendrez les armes et poursuivrez cette bataille. Et nous
vous suivrons, sans hésiter. Nous nous battrons à vos côtés. Chaque jour, l’un
d’entre nous viendra vous rejoindre et grossir vos troupes pour qu’alors, nous
puissions enfin rêver pour de bon.
belle lettre, il faudrait plus de gens comme vous pour enfin arriver a un sport "propre"
RépondreSupprimerEt surtout, ne jamais cesser d'y croire!
Supprimeret pourquoi pas le début d'une croisade contre ce mal qui ronge tout le sport de haut niveau !!
RépondreSupprimerOh que oui!
SupprimerEntre fondeurs et cyclistes, la marge est grande à tous les niveaux. Rien de comparable, juste le terme de "sportif". Le fondeur est près de la nature, il fait corps avec elle, il s'y fond. Le cycliste est tellement médiatisé que cela fait sa perte. Comme partout, l'argent pourrit tout!
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SupprimerIl me faut un nouvel article pour y répondre...
Regarder à la télé, des sports où les athlètes se dopent c'est donner du crédit au dopage.
RépondreSupprimerLes ignorer et le dopage devrait avoir moins de raison d'être.
ça l'est, d'un côté, mais je ne sais pas si la solution est de supprimer totalement cette médiatisation. Il y a des sportifs propres qui vivent grâce à elle...
SupprimerLe star system pousse les sportifs, artistes, ... à être toujours meilleurs et à dépasser leurs limites quitte à se doper, prendre de la cocaïne, ou autre chose pour tromper le corps quant à ses limites et à sa fatigue.
RépondreSupprimerTout ça pour faire gagner du fric à des sociétés qui n'auront aucune reconnaissance le jour où leur poulain 'craquera'
Je me rappelle une pianiste soliste que j'avais vu en concert. Sur les affiches on montrait une femme jeune et belle. Sur la scène, c'est une femme usée qui est arrivée. Trop de fatigue, trop de concerts, trop de tournées ?
Est-ce la même chose dans le sport ?
A lire : un article de " Sport et Vie " n° jan/fev 2014 que vous pourrez consulter ici : http://www.vo2cycling.fr/forum/general/84762-high-roads-by-guillaume-presbois?start=60
RépondreSupprimerou bien sur les réseaux sociaux : https://twitter.com/fritsch_nicolas/status/424530211129282560
La phrase " J'ignore ce qu'elles (les pilules ) contiennent mais elles sont très efficaces " m'a glacé le sang .
Ah oui, là, ça fait froid dans le dos
RépondreSupprimerMerci Benoit que pour cet article que je découvre aujourd'hui! Et surtout bon courage! je suis avec toi dans cet esprit!
RépondreSupprimerY croire, ne jamais cesser d'y croire...
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