Livre promis, livre dû. Voilà la toute première page du livre.
Bonne lecture, et à demain pour la deuxième. J'ai déjà la pression, va falloir que je trouve rapidement les idées, même si j'ai déjà quelques pages d'avance ;o)
–
Allez, les enfants, on se dépêche !
–
Mais, mamaaannnn...
L'objection des petits est coupée par un nouveau sermon de leur
mère.
–
Combien de fois vous l'ai-je répété ?! s'exclame-t-elle. D'abord on s'habille, ensuite on
vient manger, et seulement après, si il reste du temps, on peut
jouer.
Les deux filles trépignent, puis viennent à table.
–
Dis, maman, est-ce qu'on pourra
aller jouer chez Alice, après l'école ?
–
Non, après l'école, c'est les
devoirs.
–
Et après les devoirs ?
–
Après les devoirs, ce sera trop
tard. Vous savez bien que le soleil se couche tôt en ce moment, et
donc qu'il fait nuit trop rapidement pour jouer dehors.
–
Pourquoi il fait nuit tôt ?
demandent les filles en chœur.
–
Parce que c'est l'hiver, et qu'en
plus, on change d'heure pendant l'hiver et donc il fait nuit encore
plus tôt.
–
C'est nul ! fait la plus jeune.
–
Oui, c'est nul ! reprend sa sœur. J'aime pas l'hiver. Et j'aime
pas le changement d'heure.
–
Hé, schtroumpfettes grognonnes, si ça vous plaît pas,
adressez-vous au ministère, faites lui part de vos ressentiments,
proposez-lui des solutions tout en mettant en balance les côtés
positifs et le négatif, trouvez une argumentation concise mais
efficace, adressez-lui vos cordiales salutations, et peut-être, je
dis bien peut-être, vous aurez une chance de trouver une oreille
attentive à vos revendications.
Les
deux sœurs regardent leur mère avec de grands yeux, et la maman,
satisfaite de leur avoir cloué le bec, continue de ranger le plan de
travail.
–
Dis maman...
–
Quoi encore ?
–
Elle est déjà partie, Aurore ?
Sabrina
regarde sa fille en fonçant les sourcils.
–
Oui, comme tous les matins à cette heure-ci. Dis, Louise, tu
n'oublieras pas de coiffer ta tignasse avant de partir à l'école.
–
Non, c'est toi qui le fais.
–
Sûrement pas. Même ta sœur se coiffe toute seule, et pourtant,
elle a deux ans de moins que toi.
Louise,
piquée dans son orgueil, tire une magnifique langue à sa sœur.
–
Maman ! s'exclame alors Jeanne. Louise m'a tiré la langue.
–
Non, c'est pas vrai, fait l'autre.
Nouvelle
mimique à l'égard de la petite.
–
Si, c'est vrai.
–
Non, c'est...
–
STTOOOOP ! hurle Sabrina. Stop, les filles. Par pitié, un peu
de répit. Faites un effort, au moins le matin. Laissez-moi respirer,
digérer mon petit-déjeuner en silence pendant que vous prenez le
vôtre. Je ne vous demande pas la lune, juste un moment calme.
Jeanne
se tourne alors vers Louise et chuchote :
–
Pourquoi maman parle de la lune ?
–
Aucune idée, peut-être qu'elle n'a pas assez dormi.
–
Ah...
Sabrina
soupire, effectivement, elle n'a pas assez dormi. Un mal de tête l'a
réveillée en pleine nuit, elle s'est levée prendre un cachet, et
ensuite, insomnie pendant une heure. Yoann en a rajouté une couche
et a fait la locomotive, elle n'a pas osé le réveiller. D'habitude,
elle ne se gêne pas, elle siffle, et si ça ne suffit pas, un petit
coup dans les côtes, ni vu, ni connu, il se réveille, ronchonne, se
tourne, et avec de la chance, se rendort sans ronfler. Mais depuis
une semaine, il rentre tard du boulot, alors elle le laisse
récupérer. Elle l'a regardé dormir, se disant qu'elle avait un
joli mari aux cheveux blonds comme le sable, qui lui avait fait trois
jolies filles gentilles et aimantes, et que la vie était belle même
s'il y avait parfois des bas, parce que les hauts les faisaient
oublier et que c'était ça le bonheur, voir que la balance à la fin
d'une journée, d'une semaine, d'un mois, penchait toujours dans le
positif.
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