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jeudi 10 avril 2025

Mes galères aux Glières

C'était la 34ème. J'avais envie de changement, de faire une sortie différente. Les montées aux Glières par la voie classique, je commençais à en connaître chaque virage, chaque épine de sapin. Il fallait innover, partir un peu à l'aventure. J'avais tablé sur une sortie d'environ 3-4 heures, juste de quoi fatiguer un peu les jambes sans en faire trop. Parce qu'il faut toujours aller sur une progression, que la courbe soit linéaire et pas exponentielle. Pour trois heures, inutile de prendre à manger, parfois, j'aime bien repousser les limites du corps.
J'avais pour idée de partir de la maison, contourner Sous-Dîne, rejoindre les chalets de Balme, monter à Cou, passer le col du Freu, puis col de Spée. Le parcours, je l'avais en tête, inutile de regarder la carte avant de partir.
Le début d'itinéraire a été conforme à mes attentes. Après 2 heures d'effort, je pensais déjà à rallonger lorsque j'arriverais au plateau. C’est au niveau du col du Freu que tout a vraiment commencé. Le chemin que je voulais emprunter était recouvert par la neige, et la pente glacée à 45 degrés n’était pas très engageante. 




J’ai quand même voulu y aller. Sauf qu’à mi-chemin, je me suis rendu compte que j’étais dans un sacré bourbier. Un pas de travers et je me retrouvais à faire le phoque en dévalant la pente jusqu’au replat deux cents mètres plus bas. Seulement cramé au troisième degré si j’avais la chance de ne pas m’emplâtrer contre un rocher ou m’arracher la moitié du corps sur des ronces. J’ai donc eu un moment de lucidité et opéré un demi tour. Utilisant les mains comme des piolets pour essayer de traverser la couche de glace et trouver une prise. Parce que tout le monde sait que si la montée est une chose, la descente en est une autre. Et pour moi le début de la galère. De retour en terrain fiable, j’ai donc changé mes plans de course. Il allait falloir redescendre dans la vallée du Borne, 800 mètres de dénivelé plus bas. 



Bien sûr, j’ai imaginé un plan C, me disant que je pourrais probablement contourner la paroi rocheuse que je voyais devant moi. Et voilà que je m’enfonce tête baissée dans un chemin qui n’existe pas. À partir en glissade sur des pentes tellement raides que même les chamois n’osaient pas s’y aventurer, m’agrippant aux troncs d’arbres pour éviter des roulades jusqu’au bas de la vallée. Quand j’ai atterri dans le lit d’une rivière, à désescalader des rochers de trois mètres, que j’ai fini par trouver un bout de chemin, je me suis dis : là, c’est bon, c’est fini les trucs débiles, tu restes dessus maintenant. J’ai tenu dix minutes. Voyant le temps qui passait, j’ai pris la première à droite à une épingle.




 Une trace d'animaux. 20 minutes plus tard, j’étais en galère, droit dans la pente, j’ai débouché sur une falaise qu’il a fallu escalader. Et l’histoire n’a fait se répéter jusqu’au moment où accroché à une falaise à 5 mètres du vide, je me suis dit pour la énième fois « MAIS T’ES VRAIMENT TROP CON ! »

Mon tracé final


Bien sûr j’ai fini par arriver au plateau pour terminer ma 34ème montée, après plus de 5h30 d'effort. Ventre vide. J’ai donné mon cours de ski. L’histoire aurait pu se terminer là. Au départ et j’avais prévu de redescendre en courant avec un pote. Bien sûr, je lui ai dit que j’étais pas en état. J’avais les jambes en vrac et l’estomac qui criait famine. Il a quand même insisté. J’ai fini par craquer. Oui, je suis rentré à pattes avec lui.
Pas de doute, j’ai un mental de chips.

Gières challenge: le bilan
35 montées (dont 3 en ski à roulettes)
Montées la plus courte: 12,5km
Montée la plus longue: 35km
Montées la plus rapide en temps: 1h30 (14km)
Montée la plus longue en temps:5h36 (34km)

Pas sûr d'arriver à faire mieux les prochains hivers 🤪

mardi 1 avril 2025

La der aux Saisies

Dimanche, c'était ma deuxième sortie classique de l'année. Et mon deuxième dossard dans ce style, par la même occasion.
Comme le dit le dicton, le classique, c'est fantastique. Surtout lorsqu'il fait vingt degrés, que la neige brasse jusqu'à mi-cuisse, que les bâtons s'enfoncent à moitié, que le rendement donne l'impression d'être un papy sur les skis. D'un autre côté, papy sur les skis, c'est un peu "vis ma vie"...
Je ne pourrais pas parler d'un départ prudent, étant donné que devant, il n'y avait que des avions de chasse (championnat de France oblige), et qu'en plus, ce n'était qu'un dix bornes. 
J'ai fait une belle séance d'hyperventilation hyperlactique. Si vous ne comprenez pas ces termes techniques, ayez pour image la carpe en manque d'oxygène dans une eau à trente degrés qui essaie tant bien que mal de gober l'air à la surface. Ben voilà, la carpe, c'était moi. 
Alors oui, j'aurais pu rester à la maison, mais étant donné qu'il fallait clôturer la saison, je ne pouvais pas trop y couper. Et puis, fallait sortir un peu le bonnet orange, en manque d'adrénaline sur cette fin de saison.
J'ai fini 16ème. Allez, on va pas faire le difficile, il y a encore du beau monde derrière ;o)

C'est donc l'heure du bilan.
Ma plus faible saison en terme de ski, même pas 1000km au compteur. Pourtant, les résultats ont été très corrects, avec 3 podiums en longues distances, 2 victoires en grands prix, une 4ème place à la Foulée Blanche, 5ème au général du Marathon ski tour, même si la Transju restera comme la grosse déception de l'année (et puis un peu le marathon des Glières, mais je ne suis plus à une 2ème place près 😂)

Et puis...
C'était la der des der, comme on pourrait dire.
Je range définitivement le dossard et le bonnet orange, il est temps de passer à autre chose.
Il faut bien une fin à tout.

Je pourrais dire que je vous ai bien eu, mais vu qu'on est en avril, un 1er qui plus est, ma blague fait un "plouf" car j'imagine que personne n'y a cru.
Je suis un peu comme Obélix, le dossard, je suis tombé dedans quand j'étais petit. Impossible de décrocher.
Mais ça, je l'ai probablement déjà dit. 
Je radote, la vieillitude, me direz-vous...


Merci au Team Nordic Expérience pour la préparation des skis et à tous mes partenaires qui m'ont accompagné cette saison:





lundi 17 mars 2025

Marathon des Glières, pour la huitième fois !

Je pourrais m'arrêter au fait que j'ai aujourd'hui 20 22 30 35 (allez, va pour 40) 44 ans. Un nombre à deux chiffres, deux chiffres identiques, multiples de deux. 
Je pourrais dire que j'en étais à ma 24ème montée à pied lors de mon challenge des Glières (inutile de vous décomposer, ça coule de source).
Mais ce serait trop facile, on pourrait mettre ça sur le hasard.

Je crois qu'il faut remonter à la génèse pour comprendre. Pour accepter. 
Je suis né en février, deuxième mois de l'année, dans le 2ème millénaire. Un nombre à quatre chiffres. Inutile de rappeler que 4 = 2 + 2
Vous allez probablement me dire que ce n'est qu'une affaire de chiffres. En pleine réflexion, je suis passé devant un miroir. Face à face avec moi-même. Et là, j'ai compris.
Si j'avais un bras droit, j'avais également un gauche de l'autre côté. Deux bras, donc, pour mettre mon corps en équilibre. Vous me direz peut-être qu'au bout de chacun pendait cinq doigts, mais il y avait une main pour les tenir, pour finir sur un multiple de 2.
Bien sûr, j'avais une tête, mais qu'y avait-il de chaque côté ? Une oreille, la première à droite, la seconde à gauche. Deux yeux, deux sourcils, deux joues...
Un nez mais deux narines. Une bouche mais deux rangées de dents. Je n'avais pas un, mais deux poumons. Même mon cœur était séparé en deux parties, comportant chacune deux cavités.
Peut-être me dira-t-on que je suis pointilleux, que je cherche des vérités dans les hasards, mais non, rien du tout! 
Mes parents, tiens, même mes parents s'y sont mis et ont eu la bonne idée de me faire naître en second.
Alors oui, là, sincèrement, je crois qu'il n'y a plus rien à faire, c'est une question de mauvais alignement de planètes.
Je suis cantonné à finir 2ème au Marathon des Glières.

Ça s'est encore joué au sprint. Au jeter de pied. Quelques centimètres. Si ça se trouve, à peine 2.
On s'en fout, j'ai quand même fini 2ème. Ma 8ème fois au Marathon des Glières.
En rentrant, j'ai décidé de vider ma peine en sifflant des bouteilles. Il n'y avait plus qu'à se rabattre dans l'alcool pour dissiper mon mal. Pas de bol, je n'avais que du cidre doux à 2%.
J'ai fini sur les toilettes avec une bonne colique avant d'avoir pu être saoul.

Décidément, quand l'Univers y met du sien, on peut plus lutter...





Par contre, on m'aurait donné un 2ème cerveau avec un peu plus que 2 neurones, peut-être que j'aurais pu conjurer le sort...


lundi 10 février 2025

Transju, ma 13ème malheureuse

Je ne suis pas fétichiste. Je vous vois venir, vous allez tout de suite penser au fouet et à la combinaison moulante en cuir, mais je vous arrête tout de suite, lorsque je parle de fétichisme, je fais allusion à la superstition. 

Ce dimanche, je prenais part à ma 13ème Transjurassienne. Lors des tests de la veille, une paire sortait du lot: la numéro 13. Bonne nouvelle, j'avais déjà couru avec à la Foulée Blanche. Le 13, c'est un chiffre qui me collait un peu aux basques depuis le début d'année. D'autant plus que l'organisation nous avait concocté trois tours de 13km. J'avais donc fait tous mes calculs, étant donné que j'avais déjà coché le chiffre 4, ne me restaient plus que le 1 ou le 3. Le podium était joué d'avance. Le bonhomme était en forme, le bonnet orange prêt à en découdre, ne restaient plus qu'à avoir ce fameux alignement des planètes pour aller jouer devant.

Une poussière s'est mise dans l'engrenage. Un dossard sorti de nulle part (155), une place in extremis en ligne élite mais en bon dernier de ligne (cherchez l'erreur?...), mes skis du jour qui, finalement, ne sont pas les 13, des signes, me direz-vous ? Que nenni, il en fallait bien plus pour me donner des sueurs froides. 

Pourtant... J'ai fait la Transju la plus courte de ma carrière de skieur. La course a été pliée au bout de trois secondes. Trois secondes, ce n'est pas vraiment ce à quoi je m'attendais. 3 secondes, c'est généralement le compte à rebours,  3-2-1 partez. C'est aussi le temps mis par la lumière pour parcourir 900 000km. Le temps qu'il faut à l'un de mes neurones pour se connecter à l'autre. Dans mes rêves de victoire, celui qui m'aurait séparé de mon dauphin sur cette 13ème Transju.

Trois secondes, c'est mon temps de course avant que je m'emplâtre sur le concurrent de devant. Avec ma combinaison moulante (non, pas en cuir), j'étais pourtant prêt à fendre l'air. Pourtant, je ne crois pas être précoce. La suite? Les skis s'emmêlent. Impossible de me dépêtrer, les coureurs des autres lignes s'emplâtrent à leur tour sur nous, je prends des coups de bâtons au passage. Je suis comme menotté à la ligne de départ, avec l'impression que tout un régiment de coureurs me passe dessus. J'ai eu envie d'hurler. Le premier truc qui me venait à l'esprit. Oh, my God!!!

Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, je parle de sport et rien d'autre.

Je ne peux pas me libérer, c'est un supplice, je suis enchaîné, l'attente est longue, trente secondes, peut-être plus, deux cents, trois cents personnes qui passent autour et tous mes rêves de Tranjsu qui s'éloignent aussi vite qu'un coup de fusil. 

J'ai malgré tout essayé, un sprint de plusieurs kilomètres pour essayer de revenir sur le groupe de tête, à zigzaguer entre les concurrents sur une piste trop étroite. Espérant que la course, devant, soit une course d'attente. Il n'en a rien été. Au bout d'un tour, à peine treize kilomètres, j'ai mis le clignotant. Mon premier abandon en ski depuis tant d'années. Depuis mes premiers pas sur les longues. Il en fallait bien une. Il a fallu que ce soit sur cette 13ème.






lundi 27 janvier 2025

4ème à la Foulée Blanche: une histoire de chiffre

J'ai terminé 4ème à la Foulée Blanche.
4ème, c'est assez anecdotique. Premier, deuxième ou troisième, je vous l'accorde, ça cause. C'est grand, ça en jette, c'est d'ailleurs pour ça qu'il y a un podium pour y placer les trois premiers. Mais quatrième, non, rien. On parle souvent de médaille en chocolat, mais je dois bien avouer que je n'en ai jamais vu la couleur. Quatrième, pourtant, c'est original. J'avais d'ailleurs, il y a fort, fort longtemps, écrit un texte à ce sujet.
J'ai donc fini quatrième. Mais de vous à moi, ma place était écrite à l'avance. En début d'année, lors de la Ronde des Cimes, je terminais 2ème. Au sprint, au jeter de pied. J'avais, bien entendu, le dossard No 2 sur les épaules.
La semaine suivante, j'étais de retour à Bessans. Porté par de grandes ambitions, j'ai vite déchanté. Quelques soucis techniques et une forme bien moyenne m'ont vite ramené sur Terre. J'ai terminé 13ème. Et Premier Master 3.
Vous ne voyez pas?
1er M3
Les chiffres 1 et 3
13ème.

Dimanche, il y a donc eu la Foulée. On me demandait au départ mon état de forme. J'étais dans l'incertitude la plus complète. Dans ma tête, je me vois toujours vainqueur. La dure réalité, c'est que pendant que je donne mes heures de cours, je vois les jeunes faire des kilomètres sur les pistes du plateau. Mais ça ne m'empêche pas de toujours y croire dès lors que j'ai un dossard accroché aux épaules.
Pour la course, j'avais décidé de partir avec la paire de ski No 13. Je n'ai pas tout de suite fait le lien.
Il y a eu le coup de fusil du départ, le peloton s'est étiré, je me suis fait coincer dans la longue montée étroite qui mène à Gève, me retrouvant rapidement tout seul pour ce long marathon. J'ai fait ma course dans mon coin sans jamais cesser d'y croire. 7ème à 1mn30 sur le plateau de Gève, j'ai tout donné sur la deuxième moitié du parcours, revenant même à une quinzaine de secondes sur la tête à quelques kilomètres de l'arrivée.
Vient la banderole finale, un sprint rondement mené contre l'ami Nico, et me voilà, au final, 4ème, comme lors de ma première foulée, il y a... 17ans de cela.
Mais si vous réfléchissez bien, même sur un ski et sans bâtons, j'aurais fini 4ème.
J'avais la paire de ski 13.
3 +1
Sans oublier mon dossard 21.
Nombre à deux chiffres, incluant le chiffre 2.
2 * 2
Je ne pouvais terminer que 4ème.
Il n'y a pas de hasard.
Même si des fois, faut sacrément tirer le hasard par les cheveux 😂