sur les sentiers du Beaufortain

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 La deuxième nuit a été fraîche. Les gelées blanches n'étaient pas loin. À 2400 mètres d'altitude, rien d'étonnant. Le vent a soufflé toute la nuit, rendant les phases de sommeil assez courtes. À cinq heures trente, le réveil a sonné, il était temps d'y aller. Après avoir longé les crêtes, nous sommes redescendus sur le Cormet de Roseland. Il y a eu une hésitation concernant l'itinéraire, à savoir suivre le GR ou emprunter une variante. J'avais rapidement étudié la carte, optant pour le GR qui me paraissait moins long. Rapidement, c'est le cas de le dire, parce qu'après de nombreuses montées descentes, j'ai admis, tout sourire, que l'itinéraire était finalement plus long et plus dur. 

"Tu sais quoi ? m'a dit Isa, si c'est pour me dire des trucs comme ça, tu sais où tu peux te les mettre, tes commentaires... "

Vu que j'ai toujours eu la répartie facile, j'ai dû répondre un truc du genre "dans mes oreilles ? "

On a longé le lac de Roseland aux eaux turquoises, traversé de nombreux cours d'eau, faisant le bonheur des enfants à la recherche de grenouilles. Par contre, pas une truite à se mettre sous la dent. 

-On peut faire des cuisses de grenouilles, sinon, ont déclamé les petits. 

J'ai regardé leurs prises, pas plus grosses que des dés à coudre. C'est sûr qu'avec ça, on allait se faire un festin. Après une pause pique-nique, on a attaqué nos derniers mètres de dénivelé pour basculer ensuite sur le Cormet d'Arêche. Tout le monde était un peu cuit, Isa et les enfants ont fait une pause gourmande au refuge de la Coire. Mon ventre faisait des siennes (la faute à une bactérie qui traînait dans le coin?) et j'ai fini la dernière descente en mode zombie, à ne plus réussir à mettre un pied devant l'autre. Installer les tentes à été un calvaire, mais j'ai tout de même réussi à les monter à l'endroit, entre deux rafales de vent. Encore une nuit sous un temps tempêtueux, avec la pluie qui s'est invitée au milieu de la nuit.

Le plus dur, c'est au réveil, lorsqu'il faut plier tout le barda. À espérer que d'un coup, le ciel se dégage pour nous offrir un temps du Sud.