Nouveau roman "Trois Petits Pas"

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mardi 22 juillet 2025

Jour d'orage

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Tout le monde nous parlait d'une météo capricieuse. Aujourd'hui, pour notre sixième jour de marche, nous devions monter au col de Chavière à 2800 mètres d'altitude pour basculer ensuite sur Modane. Les orages étaient annoncés pour milieu de matinée. Pour moi, nuit minuscule, à peine 6 heures. J'avais peur que les enfants soient fatigués et bougons après la petite nuit, mais ils étaient étonnamment de bonne humeur. Au réveil, ciel bleu. Une fois les tentes pliées, les nuages avaient déjà obscurci l'horizon. Une heure plus tard, de grosses masses sombres s'agglutinaient sur les sommets. Il fallait faire vite, nous scrutions les panneaux annonçant les distances de chaque refuge, espérant que nous arriverions à temps à un abri si l'orage devait éclater. J'avais la tête rivée au ciel. J'avais dejà essuyé de nombreux orages en montagne, mais le faire avec des enfants, c'était une autre paire de manches.

À 9h30, un premier éclair zèbre le ciel. Devant, nous devinons un rideau de pluie. Le refuge se dessine à quelques mètres. Premières gouttes éparses. Les secondes seront grosses comme le poing. Sprint pour arriver au refuge du Roc de Pêche, juste avant que le ciel ne nous tombe sur la tête. À peine le temps de nous décharger de nos sacs, la tempête s'abat dehors. Mais nous sommes à l'abri. Il s'est était fallu de peu. Peu à peu, le refuge se rempli de marcheurs détrempés. L'orage est de courte durée, Trente minutes plus tard, nous sommes de nouveau dehors. Il va falloir jouer serré, le prochain refuge est annoncé à 2h30 de marche, et nous savons pertinemment que le ciel va de nouveau se couvrir dans la matinée, bien qu'il fasse de nouveau beau. Ce sera le jeu du chat et de la souris. Au bout d'une heure, le ciel est de nouveau menaçant. Nous avançons plus vite que l'horaire indiqué. Le vent souffle de nouveau fort. Chacun fait ses paris, à savoir où se trouve le refuge. Derrière la grande bosse qui se dresse face à nous? Quarante minutes de marche ? Davantage ? 

Je croise les doigts à chaque goutte, le vent est tempétueux. À gauche, le col de Vanoise est déjà sous l'orage. Les housses de pluie sont déjà sur nos sacs. On ne va pas y couper, cette fois-ci. Pourtant, lorsque le vent forcit et nous amène les premières salves de pluie, le refuge se dresse devant nous. Sprint pour aller se mettre de nouveau à l'abri. 

Cette fois-ci, l'orage dure plus de deux heures. Le refuge, vide lorsque nous arrivons, est bondé en début d'après-midi. Chacun prend son mal en patience, attendant que le ciel se dégage. Après deux heures et demie d'attente, le ciel semble se dégager. Nous faisons notre paquetage et partons à la hâte. Le col est indiqué à une heure de marche, les enfants enfilent une veste de pluie et nous nous mettons en marche, croyant que cette fois encore, nous passerons entre les gouttes, d'autant plus que les prévisions annoncent une après midi plutôt calme. Sauf que... 

Sauf qu'à peine quinze minute plus tard, le ciel nous tombe sur la tête. Rien pour nous abriter, et nous n'avons pas le temps d'enfiler des couches supplémentaires. 2600 mètres d'altitude, la limite pluie-neige est à peine au-dessus. Je suis en T-shirt, les enfants sont en pleurs, gelés, difficile de prendre la bonne décision, à savoir retourner au refuge ou poursuivre notre route. Heureusement pour nous, la pluie cesse, ne reste que le vent. 

Marcher, ne pas s'arrêter, surtout. Les enfants suivent, têtes basses, on leur réchauffe les mains, et à force d'encouragements, le pleurs cessent et le col se dessine. Derniers mètres, un rayon de soleil sous des rafales de vent, avant de basculer de l'autre côté du col. À mesure que nous nous éloignons du col, le vent faiblit. Les paysages sont magnifiques et nous recommençons à les apprécier avec la chaleur qui revient. Pourtant, la route est longue pour nous mener jusqu'à notre lieu de bivouac, en bordure du Parc National. Notre hâvre de paix se trouve en bordure de rivière, cerise sur le gâteau, nous pouvons allumer un feu de joie, pour le plus grand bonheur des petits. 








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