Gr5, le départ

On est parti un 14 juillet. On avait bien choisi notre jour, fête nationale, on espérait les feux d'artifice, défilé et tout le tintouin, on a juste eu le droit à un bon orage de pluie. Le genre de temps à rester au chaud sous la couette avec un bon bouquin (au hasard, un Benoît Chauvet) et un chocolat chaud. Mais quand faut y aller... D'autant plus qu'on avait décalé le départ d'une semaine, la faute à un dernier dossard de trail pour bien se mettre les cuisses à l'envers avant de partir. 

On est donc partis des locaux de l'Association "À Chacun son Everest", dont on porte le couleurs sur toute la traversée (N'oubliez pas de faire votre Don sur la plateforme mise en place pour l'événement), sacs sur les épaules et pleins d'entrain. Après deux heures de traversée de la vallée, c'était une autre histoire. 

-Quand c'est qu'on arrive ? ont demandé les enfants

-Vous voyez le col là-bas? j'ai fait en pointant mon bâton sur un endroit pas très loin. 

Tout sourire, ils ont répondu un "oui" en choeur. Je leur ai bien cassé le moral en leur disant que c'était bien, bien plus loin.

On a attaqué notre première grimpette en direction du col de Voza. Vue imprenable sur le Mont Blanc, caché dans les nuages. Après la montée, il a fallu se coltiner les premières descentes. Les quadriceps commençaient déjà à rochonner.

À Champel, on tout le monde était au bout se sa vie. On a commencé à croisée des jeunes dans les hameaux qui faisait des stands de ravitaillement pour les marcheurs accomplissant leur UTMB. Dans la Mecque du trail, les pauses gourmandes étaient nombreuses tout au long du parcours. Le plus drôle (ou pas, c'est selon), c'est quand on a posé notre tente pour le bivouac et qu'on s'est rendu compte que l'endroit était infesté de tiques. À croire que même ces foutues bestioles s'étaient donné le mot pour des pauses gourmandes auprès des marcheurs.

Les enfants ont formi comme des loirs. Nous, c'était cauchemars de tiques, je les imaginais en maillot de bain sur ler goutte d'eau, une paille à la bouche en train de siroter le sang de nos pattes.

Le matin, le réveil a sonné à 5h30. Valises sous les yeux, il a fallu reprendre le chemin. Enfin, pour ce qui est du chemin, c'est plutôt l'autoroute. Pour ceux qui rêvent d'une randonnée sauvage et bucolique, un conseil, evitez le tour du Mont Blanc. L'itinéraire est bondé, à tel point qu'il faut parfois faire la queue sur les sentiers avant de pouvoir doubler. Notre seule hâte, quitter le sentier pour se retrouver enfin seuls (ou presque) sur notre tracé du GR5. 

Et après une première étape d'environ 22km et une deuxième à peu près identique, nous atteignons notre deuxième bivouac peu après le col de la Croix du Bonhomme