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lundi 5 juillet 2021

5ème au 90km du Mont-Blanc

Qu'on soit d'accord, ce qui m'intéressait en prenant le départ de cette course, c'était d'être logé à Chamonix, d'avoir une chambre tranquille, sans femme ni enfants, de pouvoir me reposer, faire la grasse matinée. Les vacances avant l'heure. Oui, en me parlant de cette fameuse course, on m'avait vendu du rêve. Ce que j'ignorais, au moment de valider mon dossard cet hiver, c'est que le départ de la course serait à 4 heures du matin. Qui dit départ à 4h, dit lever à 2h30, qui dit lever à 2h30, dit petite nuit, à la fois par peur du réveil qui ne sonne pas et toute l'émulation de l'avant course. Donc autant vous dire que pour la soirée reposante, je pouvais toujours me brosser. Fatigué pour fatigué, je me suis demandé si je n'avais pas meilleur temps d'aller en boîte de nuit et enchaîner dans la foulée avec le dossard, mais la sagesse l'a emporté, j'ai fait les choses comme il le fallait, un plat de pâtes, un p'tit dodo et à 4 heures du matin, frais comme un gardon (enfin, question fraîcheur, j'ai quelques doutes quand même), j'étais sur la ligne du départ de cette nouvelle épopée. Bien sûr, vous me direz que l'époque des biberons en pleine nuit pour les enfants n'était pas si lointaine, mais à la grande différence de ma jeune paternité, je n'allais pas retrouver mon lit ensuite, mais un gros morceau de Trail sur les cailloux du Mont-Blanc.

Question forme, ça allait mieux que les dernières semaines. L'impression d'être sur une pente ascendante, sans toutefois être sur un pic de forme. Je vous passe les détails du départ -la nuit noire, le monde sur la ligne, l'excitation du départ, le cardio qui s'emballe et PAN! le coup de fusil qui résonne et tous les coureurs lancés- qui, vous en conviendrez, ne changent guère d'une course à l'autre, il est temps de se plonger dans le vif du sujet: LA COURSE.

Après une première heure et demie relativement tranquille sur les pentes du Brévent, nous voilà sur le point culminent du parcours (2500 mètres). Je suis dans le groupe de tête, entouré d'une douzaine de coureurs. En face, la vue sur le Mont-Blanc est spectaculaire, je prends le temps d'apprécier: connaissant mon penchant pour la descente qui se profile devant moi, vous comprendrez que je ne suis pas pressé de basculer. 

Pourtant, il a bien fallu y aller, et au premier ravitaillement, j'accusais déjà 2mn de retard sur le premier. Valentin, mon fidèle ravitailleur (qui est par ailleurs monté bivouaquer à la Flégère pour l'occasion) change mes gourdes, et me voilà reparti pour l'aventure. Je réussis à revenir sur le peloton de devant au niveau de la Tête aux Vents, découvre dans la descente de Vallorcine que certains coureurs sont capables de pisser en courant (si si, je vous assure, en descente en plus, comme quoi, chaque seconde est vitale, le tout, s'est de ne pas s'arroser au passage 😁, mais je ne m'y risquerais pas), et peu après le ravitaillement du Buet (km 30, 3h30 de course), je prends la tête de ce petit monde et je prends surtout un premier coup de moins bien. Je lâche quelques mètres dans la montée, plusieurs minutes dans la descente (4' pour être précis), je me dis que la course risque d'être longue, et c'est à ce moment là que je prends ma plus grande résolution: je fais MA course sans me soucier des autres. Une grande première pour moi. Bien que je perde systématiquement du temps dans les descentes, je remonte quelques places, je trotte quand je peux, comme je peux, et à ce jeu, je finis par rentrer dans le top 5 en fin de course. 

Le passage entre Montenvers et Plan de l'Aiguille est juste magique, arrosé de nombreux cours d'eau. Bien que les guibolles soient dures comme deux bouts de bois, dans un trail, on peut encore s'émerveiller du panorama, même si je ne rêvais que d'une chose à ce moment: en terminer le plus rapidement possible. Fait incroyable, je parviens à doubler un coureur dans la dernière descente (comme quoi, tout arrive. Mais je ne vais pas me pavaner, je crois qu'il était juste plus rôti que moi).

Une belle 5ème place qui me satisfait pleinement, j'étais un peu juste pour jouer le podium, mais j'ai encore beaucoup appris et même si j'ai perdu trois ongles d'orteils au passage, j'ai hâte d'être sur la prochaine. D'autant plus qu'avec ce top 5, j'ai gagné un super lot qui me motive pour continuer sur ma lancée: une... gourde. Décidément, je ne choisi pas les bons sports pour devenir riche 😂

Et côté récup, le lendemain, c'était préparation des saucisses frites pour l'APE du village. Bon, j'avoue, j'ai pas tenu jusqu'à 4 heures du matin comme certains.

Encore un grand merci à Valentin et Corentin, mes ravitailleurs de choc!


Photo de Robin Schmitt, mais faut pas se fier à mon sourire, je galère!



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