L'invitation datait de plusieurs semaines, pourtant, cinq jours avant l'épreuve, je n'étais toujours pas inscrit. J'hésitais encore sur la longueur à parcourir, j'avais le choix entre le 23, le 40 et le 51km. Je regrettais qu'il n'y ait pas eu un 13km, sans quoi j'aurais opté sans hésiter pour ce format plus court. De toute façon, je m'étais dit que j'irais en mode tranquille, d'autant plus que l'épreuve clôturait un gros bloc volume avec des semaines oscillant entre 30 et 35 heures d'entraînement. Pour la fraîcheur, je repasserais, en témoigne mon dossard improvisé au Kilomètre Vertical de Manigod la semaine précédente, avec 3mn de plus que mes meilleurs passages (soit dit en passant, quel bonheur de pouvoir cracher ses poumons en toute simplicité, sans Pass sanitaire car moins de 50 personnes, un grand mérite à David et à Manigod pour avoir organisé l'épreuve, toujours aussi conviviale).
Alors voilà, j'en étais à "est-ce que, est-ce que pas", optant finalement pour le 23km. De toute façon, j'avais donné mon engagement moral, je ne pouvais plus y couper. Dans la foulée, je devais aller vadrouiller avec les petits, une itinérance de quatre jours quelque part en Haute-Savoie, le lieu restant à définir. Selon la météo, selon la fatigue, selon leur envie, et puis la mienne. D'un côté, j'ai préparé mon sac pour la course, de l'autre, le sac pour la vadrouille. Les culottes des petits dans l'un, short et caleçon dans l'autre, baskets de randonnée dans l'un, celles de course dans l'autre, Cr'oc and Go, Odevie et Fenioux en ravito dans l'un, réchaud, gaz et sac de couchage dans le second... Bref, fallait être bien lucide pour ne pas s'emmêler les pinceaux. Lorsque j'ai tout bouclé pour le départ, j'étais à peu près sûr de n'avoir rien oublié. J'ai quitté le domicile la veille au soir avec mon sac de course, relativement serein. J'ai fait le trajet avec Cédric qui, en plus de la casquette chocolatier et Cr'oc & Go, est fervent amateur de dossards et prenait le départ du 40km. Chemin faisant, nous avons papoté entraînement, compétition, récup, CCC (mon gros objectif de cette fin de mois d'août, raison pour laquelle j'ai enchaîné les heures ces dernières semaines), et au fil de la discussion, j'ai commencé à remettre en question le format de course, j'avais la tête embrouillée, comme quoi, trop parler n'arrange pas le fouillis perpétuel dans ma tête.
Au moment de prendre mon dossard, à 20 heures le vendredi soir pour un départ le lendemain à 8h30, j'ai demandé si, à tout hasard, il était possible de basculer sur le 51km. On m'a répondu oui, j'ai dit ok. On m'a tendu le dossard, j'ai tendu le bras pour le récupérer. On m'a informé que le départ était à 6 heures, j'ai pensé à ma grasse matinée avortée, j'ai tenté un "euh, finalement, je sais pas si..." mais la personne avait tourné le dos, tirant la grille de fer au passage pour fermer boutique, et j'ai compris qu'il était trop tard pour faire marche arrière...
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