Ce week-end, c'était direction Marcialonga, en Italie.
J'ai retrouvé un texte que j'avais écrit il y a trois ans suite à ma première Marcia. Trois ans plus tard, c'est plus ou moins la même chose, il faut juste remplacer les déboires de l'angine de l'époque contre une partie de malchance: je chute 50 mètres après le départ, puis une nouvelle fois à mi-course, avec cette fois-ci un bâton cassé. Il me faut trois kilomètres avant d'en récupérer un autre, alors que j'étais dans le groupe de tête avec une quarantaine d'autres coureurs, je perds presque trois minutes dans la mésaventure. Autant dire que la course était pliée. Pour le reste, même si je finis en roue libre, je prends un gros coup de fatigue sur la fin de course. Manque de sommeil ?!...
Voilà le texte, bonne lecture!
Je m’étais présenté
plusieurs fois à un concours d’entrée. La première, c’était
il y a dix ans. Il n’y avait qu’une épreuve technique, mais je
l’avais loupé bien comme il se doit. « Trop chétif »,
m’avait répondu l’examinateur. La seconde année, j’avais eu
le droit à « Pas assez costaud », et comme jamais deux
sans trois, on m’avait rétorqué lors de la troisième « Vous
appelez ça des bras, vous ? »
Ce concours, c’était
celui d’entrée des bûcherons. Piqué au vif, je m’étais juré
de remettre un jour les pendules à l’heure. Bon, vous allez me
dire, je me suis peut-être égaré en cours de route, vu que je fais
aujourd’hui du ski de fond.
Pour ce qui est du ski,
après avoir fait mes preuves sur quelques longues distances en
skate, j’ai voulu m’essayer au classique, sur une grande épreuve,
la Marcialonga. Je me suis retrouvé face à plusieurs hic.
Le premier, c’est
lorsque je suis tombé malade, dans le courant de la semaine. La
gorge comme du papier de verre, le nez en choux fleur, les jambes en
coton, tout ce qu’il fallait pour aborder la course dans les
meilleures conditions.
Le second, c’est quand
je me suis retrouvé sur la ligne de départ au milieu de tous ces
skieurs. Des skieurs ?! Moi, j’appelle ça plutôt des
golgoths. Tous approchaient les deux mètres, des bras gros comme mes
jambes, un buste taillé en V à rendre jaloux superman. J’avais
l’impression de passer pour le vilain petit canard.
Le départ de la course
venait tout juste d’être donné, j’avais déjà pris dix mètres
dans la vue. Bien entendu, pour cette première longue en classique,
j’avais tenu à imiter les meilleurs. Partir en classique avec les
skis lisses. Pas d’écailles, pas de fart de retenue. En un mot, ça
veut dire faire de la poussée de bâtons pendant soixante-dix
kilomètres. J’ai compris ma douleur. Je ne sais pas si je dois
mettre mon piètre résultat sur la maladie ou alors sur mes poussées
très timides, mais au final, orgueil ou pas orgueil, il faut savoir
se rendre à l’évidence. Le lendemain, en plus de mon mal de
gorge, j’avais mal au dos, au bras, aux abdos, à la nuque et je me
suis dit que je n’étais pas prêt de le réussir, ce concours de
bûcherons.
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