Réponse de Benoît Chauvet à la Fédération Française de ski
J'avoue que je suis surpris.
Dois-je réellement prendre le temps de répondre à ces propos, arrangés presque jusqu'au mensonge, répondre à ces arguments qui ne satisfont personne ? Dois-je vous citer des noms, dois-je faire une liste des coureurs ayant bénéficié de passe-droits cet hiver, ainsi que de tous ces coureurs, non membres des équipes de France ni sportifs de haut-niveau, ni même professionnels, qui ont pu courir à l'étranger sans que vous ne soyez intervenus ? Y tenez-vous vraiment ?
Si je suis surpris, ce pourrait être également de voir que certaines fédérations (FFME par exemple) sont parvenues à organiser nombre d'épreuves sur le sol français malgré la situation sanitaire, des épreuves aux critères de participation bien plus ouverts que les vôtres. J'ai pu y voir des athlètes amateurs courir, sans distinction d'âge ni d'appartenance à un quelconque statut.
Mais probablement, me direz-vous, que la FFME n'a pas été respectueuse des recommandations sanitaires. Et peut-être, vous répondrai-je, a-t-elle eu un certain courage et la volonté de défendre son sport et ses athlètes, tous ses athlètes, surtout par ces temps difficiles où la possibilité de pratique s'est réduite à peau de chagrin, mais ce serait, j'imagine, faire preuve d'un manque de respect envers votre grand engagement sportif.
Je ne vais pas rentrer dans les détails concernant le statut de sportif professionnel dans le monde du ski de fond, et pourtant depuis 10 ans je vole de mes propres ailes, soutenu par des partenaires qui ont eu confiance en moi, avec la volonté de respect, de courage et d'abnégation.
Il y a bien des choses dont je pourrais dénoncer les incohérences, mais il est temps de regarder en avant, de ne pas s'enfermer dans une guerre de crispation et de jugement. L'image de notre beau sport n'en brillerait sûrement pas davantage.
Vous savez qu'au fond ma démarche est légitime et que quoi qu'il m'en coûte, je n'abandonnerai pas, bien que cette action me demande beaucoup de temps et d'énergie. Je n'ai rien à prouver, j'ai beaucoup plus à perdre qu'à gagner. Comme je l'ai précisé lors de mon article Le sport et la liberté, même s'il me reste encore quelques années de compétition, la plus grosse partie de ma carrière est derrière moi. J'agis pour défendre un idéal, celui d'un sport juste, équitable et respectueux.
Je vous demande de m'entendre, car je porte les maux de nombreux licenciés de la FFS. Je vous ai proposé la mise en place d'une charte à laquelle vous n'avez pas souhaité répondre, je vous ai proposé une rencontre (envoi par mail le 27 mars), mais ma demande est restée également sans réponse.
Ce combat ne doit pas être celui de l'amour-propre, avançons avec courage et détermination, pour porter encore plus haut les valeurs d'une charte commune.
Alors je vais attendre. Attendre avec impatience votre retour. Attendre avec impatience de savoir si nous allons avancer ensemble.
Dans l'attente de votre retour et de pouvoir informer nos nombreux lecteurs sur nos échanges,
Sportivement
Benoît Chauvet
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire