Mi novembre, j'ai opté pour un dossard au Trail de l'Arclusaz. (merci aux organisateurs pour l'invitation).
Inscription finalisée deux semaines à l'avance, pourtant, la veille, je
n'étais plus sûr d'y aller. Forme moyenne, je sentais la grande fessée
d'avance.
Mais, surprise, après quelques kilomètres sur la retenue, voilà que les
montées me sont propices à une échappée.
Oh, me suis-je dit, voilà un test de bon augure en vue de la SaintéLyon.
La SaintéLyon...
Gonflé à bloc, j'ai cru que le 80km de cette grande classique
nocturne serait avalé en moins de temps qu'il ne fallait pour le
dire.
Pensez-bien. Dès le coup de fusil, j'ai vite déchanté. Il m'a fallu à
peu près trois cents mètres pour me dégonfler. Ce que je trouve
incroyable dans le trail, c'est de voir à quelle vitesse on se rend
compte que le jour ne sera pas LE jour.
Les quarante premiers kilomètres ont été compliqués. Mais ce n'était
rien par rapport aux dix suivants, où les genoux se sont mis à
grincer, les tendons à coincer. Des douleurs dans tout le corps. Il
paraît que ça arrive quand on est en pleine croissance, on appelle ça
la puberté.
Punaise, me suis-je dit, je suis en train de grandir. Je me la fais à
la "Benjamin Button" (l'homme qui rajeunissait en vieillissant).
Il me restait 30 bornes. J'aurais pu. Mais j'ai choisi la voie de la
sagesse, boitant de tous mes membres, j'ai mis le clignotant dès le
croisement de route.
J'ai boité pendant quelques heures. Puis, plus rien.
Malheureusement, de retour à la maison, à la mesure (corps collé contre le mur, livre au-dessus de la tête pour faire la marque au crayon), je n'avais pas pris un
centimètre.
Comme qui dirait, "Le corps a ses raisons que la raison ignore".
Pascal se retournerait dans sa tombe s'il savait comme je détourne sa
pensée. Et, par manque d'R, il en sortirait en t(r)ombe pour venir me
botter le cul.
Pas de doute, en plus de me redonner le moral, l'abandon me fait
encore plus drôle que je ne le suis déjà.
C'est le double effet kisscool.
Allez, on va arrêter là le grand humour, je crois qu'il est temps de
chausser les skis 😄
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