D'emblée, quand le départ a été donné, je me suis placé en deuxième position. Parce que c'était écrit avant le départ, parce que déjà, j'avais deux places de deuxième dans ma besace lors des deux dernières épreuves. Toujours ce chiffre deux, qui semble me coller à la peau. Comme une évidence. Qu'on se le dise, Chauvidor allait encore frapper.
Le Môle, ce géant perdu dans la vallée de l'Arve, nous domine de la tête et des (deux) épaules. Au bout de deux fois cinq minutes, nous sommes toujours deux en tête, avalant la distance par foulées de deux mètres. Lors de la première descente, je prends 20 secondes, confortant cette deuxième place inexorable qui, je le sens, devrait m'accompagner jusqu'à l'arrivée.
Mes deux jambes me font mal, et malgré deux grosses montées, je ne parviens pas à refaire mon retard. J'essaie de profiter des deux ravitaillements pour amener un peu d'oxygène à mes deux poumons, la chaleur est insoutenable, j'essaie tant bien que mal de garder mes deux yeux en face des trous.
Et puis d'un coup, à deux kilomètres de l'arrivée, comme par miracle, je me retrouve en tête. J'ai refait mon retard en moins de deux minutes.
Et j'ai franchi l'arrivée, en deuxième première position.
Non, y'a pas de blague.
C'est vrai, j'ai gagné.
Même moi, j'ai du mal à le croire.
Comme quoi, sur un malentendu, je peux y arriver...
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