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lundi 23 septembre 2024

Escapade à la Wildstrubel

Les histoires commencent toujours par quelque chose. Par un "Ça a commencé par...". Qu'elles soient drôles ou tristes, il y a un point de départ à tout, et c'est de cette manière que s'est passé mon affaire.
Par un "Ça a commencé par..."
Une inscription de dernière minute, au Wildstrubel en Suisse. Un 70km pour remettre les jambes en route après un mois de pause ou presque. Deux jours avant l'épreuve, j'étais en train de réfléchir à la manière dont j'allais pouvoir récupérer ma voiture, sachant que le départ et l'arrivée était à deux endroits différents et qu'il y avait, par la route, une centaine de kilomètres et un tunnel accessible uniquement en train. Dans un coin de la tête, j'envisageais refaire un bout de chemin à pattes pour traverser un col et rebasculer de l'autre côté de la montagne. Puis le mauvais temps est arrivé. Froid et neige annoncés, l'organisation a opté pour un parcours de repli. Une boucle, départ arrivée au même endroit, ce qui arrangeait fort bien ma logistique.
Ça a donc commencé par une inscription de dernière minute et un changement de parcours de dernière minute.
Ensuite, il y a eu la vignette Suisse. Collée sur le pare brise de l'autre voiture, que je n'allais pas prendre vu que j'avais prévu de dormir dans celle qui avait plus de place. Souvent, la veille d'une course, je dors en tente. Parfois, dans le monospace. Sièges arrières enlevés, matelas au sol, le plan B lorsque la météo est aléatoire. La Wilstrubel étant en Suisse, il me fallait emprunter l'autoroute jusqu'au bout du lac Léman. J'avais trouvé une vignette à acheter au passage. Rendez-vous pris avec le vendeur, j'ai attendu, attendu, attendu... Le gars  m'a fait tourné en bourrique et au bout de trois quart d'heure, j'en ai eu marre et j'ai poursuivi mon chemin.
Arrivé à Crans-Montana, j'ai parqué la voiture, installé mon couchage. Extinction des feux à vingt-trois heures. J'avais programmé le réveil sur la montre à sept heures. Peu avant minuit, la voiture a commencé à bouger. Pas de frein à main oublié, juste un jeune (trop alcoolisé?) qui jouait à touche touche avec mon pare-choc. J'ai ouvert le coffre. N'imaginant pas voir quelqu'un, qui plus est à moitié nu, il s'est excusé et a filé.
Je me suis remis en position horizontale, attendant sagement que le sommeil vienne me titiller.
A deux heures du matin, quelque chose m'a réveillé. Allongé sur le dos, les mains croisées sur le torse, j'ai senti le bracelet de ma montre se décrocher. Le caoutchouc venait de rendre l'âme et la montre s'était détachée. Le truc complètement improbable.
L'histoire ne s'arrête pas là.
Ça a continué avec ma carte d'identité, sortie pour prendre mon dossard au matin. Dehors, il neigeait des gros "patins", le thermomètre affichait -1. Même l'hiver dernier, on n'avait pas vu autant de flocons.
J'ai sorti ma carte d'identité pour récupérer mon dossard. Tendue avec ma main gauche, sur laquelle j'avais scotché ma montre (ne me demandez pas pourquoi, mais j'avais un rouleau de scotch dans la voiture). 
J'ai vagabondé dans l'immense hall pour rester au chaud. Je suis retourné à la voiture, j'ai préparé tout le matériel, et au moment de mettre le sachet "couverture de survie-téléphone-carte d'identité" (le tout faisant partie du matériel obligatoire, sous peine de disqualification), plus de trace de ma carte d'identité.
J'ai pris le départ en me disant qu'à coup sûr, j'allais être disqualifié en cas de contrôle du matériel.
Lorsque l'un de mes récits commence par "Ça a commencé par...", je suis bon pour des péripéties jusqu'au point final.



Pourtant, le reste de l'histoire m'a laissé à peu près tranquille. Certes, il y a eu la boue, les nuages, la neige, le vent, la pluie sur la partie basse du parcours, les douleurs aux jambes (en manque de sorties), les descentes interminables, mais dans l'ensemble, rien d'extraordinaire. Ma montre est restée scotchée à mon poignet, j'ai terminé les 70km en relativement bonne forme et à une correcte 8ème place, je n'ai pas eu de contrôle du matériel.
Le seul hic, c'est que tout ça m'a coûté une carte d'identité. (je lance un avis de recherche. J'aurai peut-être la chance de la trouver dans ma boîte aux lettres un de ces quatre matins. Sait-on jamais...).



Un immense bravo à la Wildstrubel pour l'organisation et le maintien de l'événement dans ces conditions dantesques, et encore merci pour cette invitation.
Amis coureurs, foncez-y, l'endroit est absolument grandiose.
 
(petite vidéo à découvrir sur le lien ci-dessous)